Prédication audio
Philippe ROIG:
Eglise évangélique des Assemblées de Dieu - 2 avenue des Eglantines 06300 Nice
Par Leonard Ravenhill
"Quand nous allons vers Dieu dans la prière, le diable
sait que nous allons chercher à nous fortifier pour lutter contre lui, et par
conséquent il s’oppose à nous autant qu’il le peut." - R. Sibbes
A la question :
"Où est le Dieu d’Elie ?", nous répondons :
" Là où Il a toujours été – sur le trône ! " Mais où
sont les Elie de Dieu ? Nous savons qu’Elie était " un homme
de la même nature que nous ", mais hélas ! nous ne sommes pas
des hommes ayant la même carrure de prière que lui. Un seul homme de prière
constitue la majorité avec Dieu ! Aujourd’hui, Dieu court-circuite les
hommes – non pas parce qu’ils sont ignorants, mais parce qu’ils sont trop
suffisants. Frères, nos capacités sont nos handicaps, et nos talents, nos
pierres d’achoppement !
Venu du fond de
l’obscurité, Elie apparut à l’époque de l’Ancien Testament. La Reine Jézabel,
cette fille de l’enfer, avait mis en déroute les prêtres de Dieu et les avait
remplacés par une multitude de fausses divinités. L'obscurité recouvrait le
pays et d’épaisses ténèbres le peuple, et ce dernier buvait l’iniquité comme
de l’eau. Chaque jour, le pays, souillé par des temples païens et des rites
idolâtres, voyait des fumées s’élever en spirales au dessus d’un millier de
cruels autels.
Elie vivait avec Dieu.
Il considérait le péché de la nation comme Dieu le faisait; il
s’affligeait à cause du péché comme Dieu ; il dénonçait le péché comme
Dieu. Il était tout passionné dans ses prières et sa dénonciation du mal dans
le pays. Il n’avait pas une prédication molle. La passion enflammait sa
prédication, et ses paroles imprimaient les cœurs des hommes comme du métal
fondu sur leur chair. Frères, si nous désirons accomplir le travail de Dieu
selon les voies de Dieu, avec la puissance de Dieu, nous devrons avoir les
bénédictions de Dieu et les malédictions du diable. Quand Dieu ouvrira les
fenêtres du ciel pour nous bénir, le diable ouvrira les portes de l’enfer
pour nous engloutir. Le sourire de Dieu signifie un froncement de sourcils du
diable ! De simples prédicateurs n’aideront personne et ne blesseront
personne; mais les prophètes remueront tout le monde et rendront fou
quelqu’un. Le prédicateur ira avec la foule; le prophète ira à son encontre.
Un homme libéré par Dieu, enflammé et rempli de Lui, sera montré du doigt
comme anti-patriotique parce qu’il parle contre les péchés de la nation;
comme dur parce que sa bouche est une épée à deux tranchants; déséquilibré
parce que le poids de l’opinion exigeante est contre lui. Les prédicateurs
rendent les pupitres célèbres; les prophètes rendent les prisons célèbres. Le
prédicateur sera acclamé; le prophète chassé.
Ah ! frères
prédicateurs, nous aimons les anciens saints, missionnaires, martyrs,
réformateurs : nos Luther, Bunyan, Wesley, Asbury, etc.. Nous écririons
leurs biographies, honorerions leur mémoire, encadrerions leurs épitaphes, et
construirions leurs monuments. Nous ferions tout sauf les imiter. Nous
chérissons leur dernière goutte de sang mais observons attentivement la
première goutte de notre propre sang !
Nous essayons d’aider Dieu lorsque nous nous trouvons dans des
difficultés. Souvenez-vous comment Abraham a tenté de le faire, et jusqu’à ce
jour, la terre est maudite par sa folie à cause d’Ismaël. En revanche, Elie a
rendu les choses aussi difficiles qu’il le pouvait pour le Seigneur. Il
voulait le feu, mais il aspergea de l’eau sur le sacrifice ! Dieu aime
une telle audace sainte dans nos prières : " Demande-Moi et Je
te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour
possession. " (Psaumes 2 :8).
Oh, mes frères dans le ministère ! La plupart de nos
prières ne sont rien d’autre que des conseils prodigués à Dieu. Notre prière
se décolore avec l’ambition, soit pour nous-mêmes, soit pour notre
dénomination. A mort cette pensée ! Notre but doit être Dieu seul. C’est
Son honneur qui est souillé, Son Fils béni qui est mis de côté, Ses lois qui
sont brisées, Son nom profané, Son livre mis aux oubliettes, Sa maison qui
devient un cirque d’efforts sociaux.
N’a t-Il jamais eu plus besoin de patience avec Son peuple que
lorsque ce dernier est en train de " prier " ? Nous
Lui disons ce qu’il faut faire, et ensuite comment le faire. Nous émettons
nos opinions et nos jugements dans nos prières. En bref, nous faisons tout
excepté prier ! Aucune école biblique ne peut nous enseigner cet art.
Quelle école biblique a la " prière " inscrite sur son
programme ? La chose la plus importante qu’un homme puisse étudier,
c’est la partie concernant la prière dans le Livre. Mais où enseigne-t-on
cela ? Otons les derniers pansements en affirmant que beaucoup de nos
présidents et enseignants ne prient pas, ne versent pas de larmes, ne
connaissent aucun labeur dans la prière. Peuvent-ils enseigner ce qu’ils ne
connaissent pas?
L’homme qui pourra amener les croyants à prier, serait, en
dessous de Dieu, celui qui propulserait le monde dans le plus grand réveil
qu’il ait jamais connu. La faute n’incombe pas à Dieu. Il a tout pouvoir.
Dieu " est capable de faire selon la puissance qui œuvre en
nous. " Le problème de Dieu aujourd’hui, ce n’est pas le
communisme, ni même le Catholicisme romain, ni même le libéralisme, ni même
le modernisme. Le problème de Dieu, c’est le fondamentalisme mort !
" Ainsi,
parce que tu es tiède, et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de
ma bouche. " - Apocalypse 3:16
Cette génération de prédicateurs est responsable de cette
génération de pécheurs. Au seuil même de nos églises, se trouvent des foules
– des foules qui ne sont pas gagnées à Christ parce qu’elles sont hors
d’atteinte, hors d’atteinte, parce que non aimées. Dieu merci pour tout ce
qui est accompli pour les missions d’outre-mer. Pourtant, il est étrangement
vrai que nous pouvons avoir plus de "préoccupation" en apparence
pour les gens dans le monde que pour nos voisins qui périssent de l’autre
côté de la rue ! Avec toute notre évangélisation de masse, les âmes ne
sont gagnées que par centaines. Qu’une bombe atomique vienne et il en
tomberait par millions en enfer.
Le péché aujourd’hui est à la fois présenté sous une lumière
scintillante, et rendu populaire, bombardé aux oreilles par la radio,
bombardé devant les yeux par la télévision, et aspergé sur les couvertures
des magazines populaires. Les paroissiens, malades des sermons, et fatigués
des enseignements, quittent la réunion comme ils sont rentrés – sans vision
et sans passion ! Oh Dieu, donne à cette génération mourante un millier
de Jean Baptiste !
Tout comme Moïse ne pouvait pas se tromper devant le spectacle
du buisson ardent, une nation ne peut pas se méprendre devant la vue d’un
homme embrasé ! Dieu répond au feu par le feu. Jean-Baptiste était un
homme nouveau avec un message nouveau. Comme un homme accusé de meurtre
entend le cri terrifiant du juge : " Coupable ! ",
et pâlit à ce cri, la foule aussi entendait le cri de Jean :
" Repentez-vous ! " jusqu’à ce qu’il résonne au fond
des couloirs de leurs pensées, remue leur mémoire, courbe leur conscience et
l’amène, frappée de terreur, à la repentance et au baptême ! Après la
Pentecôte, l’assaut de Pierre, tout frais de son ardent baptême de l’Esprit,
remua la foule au point que comme d’un seul homme elle lança ce cri :
" Hommes frères, que ferons-nous ? " Imaginez que
quelqu’un ait dit à ces hommes frappés par la conviction de péché :
" Signez juste une carte ! Fréquentez l’église
régulièrement ! Payez vos dîmes ! " Non ! Mille fois
non !
"Oh, mon Dieu ! Si dans notre incrédulité que nous
avons cultivée et notre crépuscule théologique et notre manque de puissance
spirituelle, nous avons attristé et continuons d'attrister le Saint-Esprit,
alors, dans Ta miséricorde, vomis-nous de Ta bouche ! Si Tu ne peux rien
faire pour nous et par nous, alors s’il te plaît Dieu, fais quelque chose
sans nous ! Contourne-nous et lève un peuple qui ne Te connaît pas
encore !"
Référence: Why Revival Tarries?
("Pour Quand le Réveil?" aux éditions VIDA), Leonard Ravenhill |
La Croix de Christ est la chose la plus révolutionnaire qui puisse jamais apparaître parmi les hommes.La croix aux époques de la Rome ancienne ne connaissait pas de compromis; elle ne faisait jamais de concessions. Elle sortait triomphante de toutes les discussions en tuant ses opposants et en les réduisant au silence pour de bon. Elle n’épargna pas Christ, mais Le massacra de la même façon que le reste. Il était en vie quand on Le suspendit sur cette croix et complètement mort quand on L’en descendit six heures plus tard. Ainsi était la croix lorsqu’elle fit la première fois son apparition dans l’histoire chrétienne.Après que Christ fut ressuscité des morts, les apôtres allèrent partout prêcher Son message, et ce qu’ils prêchaient, c’était la croix. Et dans quelque lieu qu’ils aillent dans le monde entier, ils portaient la croix, et la même puissance révolutionnaire les accompagnait. Le message radical de la croix transforma Saul de Tarse et le changea en un chrétien plein de délicatesse et en apôtre de la foi, de persécuteur qu’il était des chrétiens. Sa puissance changeait les hommes mauvais en hommes bons. Elle secoua la longue servitude du paganisme et façonna complètement tout le paysage moral et mental du monde occidental. Elle accomplit tout ceci et continue à le faire pour autant qu’on lui permette de rester ce qu’elle fut à l’origine, une croix. Sa puissance s’en est allée lorsqu’elle fut changée en objet de beauté, d’objet de mort qu’elle était. Lorsque les hommes firent d’elle un symbole, l’accrochèrent autour de leur cou comme un bijou ou qu’ils esquissèrent devant eux son contour comme un signe magique pour repousser le mal, alors à ce moment-là elle devint, dans le meilleur des cas, un emblème sans force, et dans le pire des cas, un fétiche positif. En tant que tel, elle est révérée aujourd’hui par des millions de gens qui ne connaissent absolument rien de sa puissance.La croix accomplit ses desseins en détruisant un modèle établi, celui de la victime, et en créant un autre modèle, le sien. " Ainsi, elle garde toujours sa méthode. Elle triomphe en vainquant son opposant et en lui imposant sa volonté. Elle domine toujours. Elle ne se compromet jamais, ne marchande ni n’adjuge jamais, ne cède jamais un pouce au nom de la paix. Elle ne s’intéresse pas à la paix; elle a pour unique souci d’en finir avec l’opposition le plus rapidement possible. "En pleine connaissance de tout ceci, Christ affirma : " Si quelqu’un veut me suivre, qu’il se renie lui-même, et qu’il prenne sa croix, et me suive. " Ainsi non seulement la croix amène la vie de Christ à une fin, mais elle achève aussi la première vie, l’ancienne vie de chacun de Ses vrais disciples. Elle détruit l’ancien modèle, le modèle adamique, dans la vie du croyant, et le conduit à sa fin. Ainsi le Dieu qui a ressuscité Christ des morts ressuscite le croyant et une nouvelle vie commence.Cela, et rien de moins, c’est le véritable christianisme, et nous ne pouvons faire autrement que reconnaître la divergence évidente de cette conception par rapport à celle tenue par le commun des mortels parmi les évangéliques d’aujourd’hui. Mais nous n’osons pas modifier notre position. La croix s’élève haut au-dessus des opinions des hommes et à cette croix toutes les opinions doivent venir finalement en jugement. Des responsables spirituels superficiels et mondains modifieraient la croix pour faire plaisir à leurs saints dévots aliénés par les amusements, qui seraient prêts à se divertir même à l’intérieur du sanctuaire. Mais agir de la sorte, c’est courtiser le désastre spirituel et risquer la colère de l’Agneau transformé en Lion.Nous devons faire quelque chose de la croix, et nous ne pouvons faire qu’une seule chose parmi deux – lui échapper ou mourir sur elle. Et si nous devions être si téméraires à ce point pour lui échapper, nous devrions par cet acte mettre de côté la foi de nos pères et faire du christianisme quelque chose d’autre que ce qu’il est. Alors il ne nous restera plus que le langage vide du salut; la puissance sera partie avec notre abandon de la véritable croix.Si nous sommes sages, nous ferons ce que Jésus a fait: souffrir la croix et mépriser l’ignominie qui lui est attachée en vue de la joie qui nous a été réservée. Faire cela équivaut à soumettre tout le modèle de nos vies à la destruction et à la reconstruction dans la puissance d’une vie éternelle. Et nous découvrirons qu’il s’agit de plus que la poésie, plus que des doux cantiques et des sentiments élevés. La croix fera des incisions dans nos vies là où cela blesse le plus, n’épargnant ni nous-mêmes, ni nos réputations soigneusement cultivées. Elle nous mettra en défaite et sonnera le glas de nos vies égoïstes. A ce point là seulement pourrons-nous ressusciter en plénitude de vie pour établir un modèle de vie complètement nouveau et libre et rempli de bonnes œuvres.Le changement d’attitude vis-à-vis de la croix que nous observons dans l’orthodoxie moderne ne prouve pas que Dieu a changé, ni que Christ a adouci Son exigence de nous voir porter la croix; il signifie plutôt que le christianisme actuel s’est éloigné des normes du Nouveau Testament. Nous nous sommes tant éloignés à vrai dire qu’il faudra pas moins qu’une nouvelle réforme pour restaurer la croix à sa vraie place dans la théologie et la vie de l’Eglise.