vendredi 28 février 2014

La Croix

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



La Prédication Issue D’une Âme Brûlante: Est-Elle Un Art Perdu ?

Sermon prêché au Baptist Tabernacle de Los Angeles,
le matin du jour du Seigneur, le 6 mai 2012
« Je te recommande donc devant Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, qui jugera les vivants et les morts, lors de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte avec toute longanimité, et doctrine. Car le temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais ayant des oreilles qui les démangent, ils s’amasseront des instructeurs selon leurs désirs » (II Timothée 4:1-3).
Voilà ce que demande l’apôtre Paul, non seulement à Timothée, mais à tous les prédicateurs de l’Évangile.
« Je te recommande donc devant Dieu et le Seigneur Jésus-Christ, qui jugera les vivants et les morts, lors de son apparition et de son royaume » (II Timothée 4:1).
« Je te recommande » qui signifie « j’en témoigne solennellement » (Strong). « Je vous enjoins de » (McGee). L’accent prophétique au verset trois, « le temps viendra où, » révèle que l’apôtre s’adressait à tous les prédicateurs, y compris ceux qui viendraient dans l’avenir. Qu’est-ce que l’apôtre enjoignait donc à tous les prédicateurs de faire ?
« Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte avec toute longanimité, et doctrine » (II Timothée 4:2).
1.  « Prêche la Parole. » Ne prêchez pas au sujet de la Parole, mais prêchez la Parole elle-même. Cela ne sert à rien d’expliquer la Parole, il faut l’appliquer à vos auditeurs. Le terme traduit par « prêcher » est « kērussō » en grec. Le Dr. R. C. H. Lenski disait qu’il signifie « une forte proclamation publique. » Le verbe prêcher est au mode impératif, ce qui veut dire : « Allez-y, faites-le ! Prêchez ! » Le Dr. John Gill disait qu’il signifie « parler publiquement, d’une voix forte. »
2.  « Insiste en temps et hors de temps. » Continuez, persistez (Lenski). Insistez dans votre action de prêcher, que les choses semblent favorables ou qu’elles semblent absolument contraires. Prêchez, que les gens écoute ou non !
3.  « Reprends, censure, exhorte. » Ce qui signifie, « convainquez (de péché), blâmez, réprimandez » (Lenski). « Reprenez les hommes pour leurs erreurs et leurs hérésies » (Vincent). « Reprenez ou sermonnez-les à cause du péché » (Gill). « Le terme suggère une forte et sévère réprimande » (Vincent). « Exhortez… encouragez, ce qui est encore un autre sens de ce terme » (Gill). « Les ministres de l’Évangile doivent être parfois…comme des fils du tonnerre et d’autrefois comme des fils de la consolation » (Gill). « Avec longanimité » ou patience. Persévérez, n’abandonnez pas ces choses quand vous prêchez.
4.  « Car le temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine. » Le temps dont parle ici l’apôtre représente l’avenir. Il fait certainement référence à une époque, « telle que la nôtre » (Gill). Je pense que cela s’applique particulièrement à la fin de notre âge, l’époque d’aujourd’hui. Cela représente certainement une description de ce qui se passe actuellement dans beaucoup de nos églises.
 
Nous avons vu que c’est ce que l’apôtre recommande aux prédicateurs. Prêcher l’Évangile par « une forte proclamation publique. » (Lenski). Continuer à le faire même si ce n’est pas très populaire. Réprimander les erreurs. Blâmer le péché. Encourager ceux qui sont sous la conviction du péché. Voilà le travail d’un véritable prédicateur de la Parole ! Et chaque prédicateur devrait prier ainsi
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
« Fais de moi un canal de ta bénédiction » (Make Me a Channel of Blessing)
     par Harper G. Smyth, 1873-1945).
Est-ce donc ce que nous voyons de nos jours dans nos églises ? Ou y voyons-nous plutôt ce que dit le verset suivant ?
« Car le temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais ayant des oreilles qui les démangent, ils s’amasseront des instructeurs selon leurs désirs » (II Timothée 4:3).
« Car » montre que la « doctrine » dont on parle est ce que nous lisons dans le deuxième verset. Le Dr. Marvin R. Vincent disait, « car » est le motif de « la future opposition pour une saine doctrine » (Marvin R. Vincent, Ph.D., Études des termes du Nouveau Testament, Word Studies of the New Testament, volume IV, p. 320). Ici, l’accent est mis sur le prophétique, montrant que cela s’applique encore plus aux « derniers jours » (II Timothée 3:1; cf. I Timothée 4:1). « Car ils ne supporteront pas », signifie qu’ils refuseront la saine prédication qui reprend, censure, exhorte (v.2). Mais préfèreront « s’amasser des instructeurs selon leurs désirs, car ils auront les oreilles qui les démangent » (II Timothée 4:3). Dans les derniers temps, ils ne voudront entendre qu’une prédication aimable, et non une prédication ferme ou saine ! Le Dr. Vincent donne ce commentaire,
Clément d’Alexandrie décrivait certains prédicateurs comme « caressant et chatouillant agréablement… les oreilles de ceux qui désirent qu’on les caresse… Dans les temps où la foi est instable et superficielle… des enseignants de tout bord grouillent comme les mouches d’Égypte. La demande crée la réponse. Les auditoires invitent et forment leurs propres enseignants selon leur goût. Si les gens désirent adorer un veau on trouvera quelqu’un avec le ministère de fabriquer un veau. » (Ibid., pp. 320-321).
J’ai dit à quelqu’un que j’allais prêcher ce sermon. Cette personne a répondu « À qui vous adressez-vous ? » Je lui ai dit, « Je vais m’adresser à trois groupes. » Premièrement, je vais m’adresser à nos membres. Ils doivent savoir pourquoi je prêche ainsi. Quand ils partent en vacances et visitent une autre église baptiste, ils tombent souvent sur un pasteur qui parle comme un épiscopal timoré, ou alors un pasteur qui donne une explication de la Bible verset par verset et appelle cela un « sermon. » Ainsi, je dois expliquer pourquoi je parle comme ces anciens prédicateurs baptistes du temps passé. Deuxièmement, je vais m’adresser aux milliers de pasteurs qui vont visionner cette vidéo. Je dois les avertir de ne pas devenir la copie conforme de quelqu’un d’autre. Pourquoi un prédicateur devrait-il ressembler à celui qu’il entend à la radio ? Soyons francs, la plupart de nos prédications sont ennuyeuses. Si nous ne montrons pas un peu de passion pour notre message, alors qui pourra donc en avoir ? Oui, je crois que prêcher devrait être passionnant ! John Wesley, le fondateur de l’Église Méthodiste a dit une fois, « Prêchez le feu, et les gens viendront vous voir brûler ! » Je ne suis on ne peut plus en accord avec lui ! Le Dr. Martyn Lloyd-Jones a dit, « Prêcher, c’est la théologie transmise par une personne en feu pour l’Évangile. » Et je suis d’accord avec lui ! Il a encore dit, « Un homme qui peut parler de ces choses (de l’Évangile) sans passion n’a aucun droit de se tenir dans la chaire pour y prêcher ; et ne devrait jamais avoir le droit d’y entrer non plus. » Et je suis encore d’accord avec lui ! (D. Martyn Lloyd-Jones, M.D., Prédication et prédicateurs, Preaching and Preachers, Zondervan Publishing House, 1971, p. 97). Troisièmement je vais m’adresser à ceux qui ne sont pas encore sauvés ce matin. Je m’adresserai à vous à la fin de ce sermon.
Je n’aime vraiment pas utiliser Joel Osteen comme l’exemple de quelqu’un dont la prédication « caresse » les oreilles. Je préfèrerais me concentrer sur l’Évangile. Mais si nombreux sont ceux qui sont détournés du droit chemin par ce prédicateur, que je me sens obligé de le nommer. Je ne le souhaite pas, mais je sens que je dois le faire.
Joel Osteen était à Washington, D.C. le mois dernier pour un rassemblement géant. Le journaliste Wolf Blitzer en a profité pour l’interviewer sur la chaine télévisée américaine CNN. Je l’ai entendu dire, de mes propres oreilles, que les deux candidats à la présidence étaient des chrétiens. Voilà ce qu’il a dit, « Tous les deux disent qu’ils sont chrétiens, et qui suis-je pour mettre en doute leur propos ? » – ou quelque chose de ce genre. Alors Wolf Blitzer a souri et complimenté Joel Osteen. Je suis sûr que des millions d’Américains ont pensé, « Quel homme intéressant. » Mais il y a quand même un problème : des deux candidats à la présidence aucun des deux ne lui a donné une raison de dire qu’il est un véritable chrétien. Ne me méprenez pas. Je voterai certainement pour l’un de ces candidats aux élections prochaines de novembre, et pour celui qui sera le moindre des deux maux. Mais c’était une prophétie absolument fausse de dire que ces hommes sont chrétiens, selon le sens donné à ce terme. La déclaration de Mr. Osteen est une fausse prophétie, et je suis certain que cela crée une terrible confusion dans l’esprit de beaucoup de personnes.
Le jour suivant, Joel Osteen s’est adressé à une grande foule de plusieurs milliers de personnes dans un grand stade sportif de Washington. Alors que je le regardais et que j’écoutais ses paroles, j’avais le cœur lourd. Il n’a pas mentionné l’Évangile (I Corinthiens 15:1-4) dans son discours, pas même une seule fois. Cela ressemblait à de la psychologie pour les masses. Puis il a donné « une invitation » (à venir à Jésus). Il a dit aux gens de se lever et que Dieu les bénirait. Il n’était nullement question de la mort rédemptrice de Christ pour expier leurs péchés, ni du Sang de Christ, ni de la résurrection de Christ pour notre justification. En d’autres termes, il n’y a eu aucune mention de l’Évangile ! À la fin de son discours, il a demandé à ceux qui voulaient recevoir le salut de se lever. Puis il a déclaré que tous ceux qui s’étaient levés étaient maintenant chrétiens. Et voilà, c’était tout ! Ce n’était qu’une « invitation » centrée sur l’homme, sans une seule référence, même en passant, à l’Évangile de Christ !
J’ai déjà vu cela. Récemment, j’ai entendu un évangéliste connu prêcher un sermon contre l’Islam. Ce qu’il a dit sur la religion musulmane était vrai, mais il n’a pas mentionné l’Évangile. Puis il a invité les gens à s’avancer, sans avoir dit même un mot au sujet de Jésus. La chorale s’est mise à chanter un cantique, où on ne parlait pas de l’Évangile non plus, pendant que les gens s’avançaient vers le prédicateur. Puis le pasteur leur a dit qu’ils étaient tous sauvés ! Tous étaient « sauvés » sans avoir entendu une seule parole sur Jésus ! Voilà le genre de prédication sans Christ que nous entendons si souvent aujourd’hui. C’est une prédication qui a l’allure d’un sermon, mais sans proclamer l’Évangile « avec une voix forte. » Une prédication sans reprendre, ni réprouver le péché. Une prédication sans exhorter les gens à croire dans l’Évangile et mettre leur confiance en Christ. En d’autres termes, c’est exactement le genre de prédication dont l’apôtre Paul avertissait Timothée quand il disait,
« Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte avec toute longanimité, et doctrine. Car le temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais ayant des oreilles qui les démangent, ils s’amasseront des instructeurs selon leurs désirs » (II Timothée 4:2-3).
Ô, Dieu, aide-nous à prêcher ainsi ! Aide-nous à ne pas être des prédicateurs qui encouragent les démangeaisons d’oreilles !
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
Le Dr. J. Vernon McGee a donné cette application de notre texte,
Ils cherchent un divertissement religieux de la part d’interprètes chrétiens qui sera doux à leurs oreilles. Dans les églises d’aujourd’hui, nous voyons un désir pour tout ce qui est nouveau : des films émouvants, des défilés et des spectacles, de la musique [contestable], des lumières colorées. L’homme qui ne fait qu’ouvrir sa Bible est rejeté au profit d’un interprète religieux superficiel qui deviendra vite une célébrité… alors que les gens se détournent de la vérité pour se mettre à croire des fables ingénieusement fabriquées par l’homme (À travers la Bible, Thur the Bible, Thomas Nelson Publisher, 1983, volume V, p. 476; note sur II Timothée 4:3).
De nouveau, le Dr. McKee dit, « ...la chaire moderne est une simple caisse de résonnance qui fait entendre aux gens ce qu’ils ont envie d’écouter » (ibid., p. 475). C’est exactement ce que j’ai entendu dans le « sermon » de Joël Osteen donné dans la capitale de notre nation. Ce n’était rien de plus qu’un discours motivant, basé sur de la psychologie populaire, qui ne peut sauver personne. Comme le dit le Dr. McKee, il a simplement « redit aux gens ce que ces derniers désiraient entendre. » Le Dr. Michael Horton a dit, « le message entier de Osteen représente une distraction loin de Christ. Qui a besoin de ce Christ avec un tel Évangile ? » (Christianisme sans Christ, Christless Christianity, Baker Books, 2008, p. 92).
Je dois dire quelques mots de plus sur le sujet de « l’enseignement » biblique basé sur l’étude d’un verset après l’autre, et qui fait figure de prédication. Ce n’est guère mieux. Simplement parce que la Bible est enseignée ne signifie pas que nous pouvons prétendre appeler ceci une prédication. Un commentaire sur des versets de la Bible, suivi par une invitation au salut, ne représente pas une prédication « à forte voix, » comme l’écrit notre précurseur baptiste John Gill. Un tel enseignement ne « reprend, ne censure, ni n’exhorte » comme l’apôtre nous a commandé de le faire !
Nous ne devons pas craindre les gens à qui nous prêchons. Ce que Luther (1483-1546) a dit est toujours d’actualité, « C’est une grande entrave pour un prédicateur s’il regarde autour de lui et se soucie de ce que les gens aiment ou n’aiment pas entendre, ou ce qui risque de le rendre impopulaire, ou lui crée du tord ou lui cause du danger… il doit prêcher librement sans crainte de personne, bien qu’il voie devant lui tant de visages et de personnes différents… Mais il doit ouvrir sa bouche résolument et hardiment pour prêcher la vérité » (Ce que dit Luther, What Luther Says, Concordia Publishing House, édition de 1994, p. 1112; remarques sur Matthieu 5:1-2).
Le titre de ce sermon est « La prédication issue d’une âme brûlante est-elle un art perdu ? » vient d’un chapitre du livre très connu du livre de Leonard Ravenhill (1907-1994), Pourquoi le réveil tarde-t-il ? Why Revival Tarries (Bethany Fellowship, édition de 1963, p. 53). Leonard Ravenhill était un prédicateur britannique. Il a cité le réformateur Suisse du seizième siècle Oecolampadius (1482-1531) qui disait, « Combien plus une poignée d’hommes fervents accompliraient-ils pour le ministère qu’une multitude d’hommes tièdes… » Ravenhill a également cité le prédicateur du dix neuvième siècle, le Dr. Joseph Parker qui disait, « La véritable prédication s’apparente à verser [transpirer] du sang. » Il citait le prédicateur du dix septième siècle, Richard Baxter, qui disait, « Je prêche come si je n’étais jamais sûr de pouvoir prêcher encore une fois, comme un homme en train de mourir pour des hommes en train de mourir. » Puis, Ravenhill demande, « La grande prédication est-elle morte ? La prédication issue d’une âme brûlante est-elle un art perdu ? » (Ibid., p. 54). Si ces questions ont été posées en 1959, alors que son livre venait juste de sortir de presse, à plus forte raison ne devraient-elles pas être posées aujourd’hui ? Dans son introduction au livre de Ravenhill, le Dr. A. W. Tozer dit,
      Il est impossible de demeurer neutre en ce qui concerne Leonard Ravenhill. Ses connaissances se départagent nettement en deux camps, ceux qui l’aiment et l’admirent, et ceux qui le détestent et le haïssent parfaitement. Et ce qui est vrai pour l’homme, l’est également pour ses livres, de ce livre-là. Soit le lecteur fermera ce livre et cherchera un endroit tranquille où se mettre à prier, ou il le jettera loin de lui avec colère, son cœur fermé à ses avertissements et ses appels. Tous les livres, même de bons livres parfois, viennent chargés de la voix d’En-haut, mais je crois que ce livre fait partie de ceux qui résonnent de cette voix-là.
J’ai essuyé le feu de l’ennemi pour défendre Jésus quand ce film dégoûtant et dégradant pour le Seigneur, « La dernière tentation de Christ, » est sortit en salle. Personne d’autre que Leonard Ravenhill ne m’a parlé au téléphone et a prié pour que Dieu me réconforte. Je ne l’oublierai jamais, aussi longtemps que je vivrai. C’est lui qui a dit,
Ô ! Dieu, envoie-nous une prédication prophétique qui sondent les cœurs et y laisse son empreinte ! Envoie-nous une race de prédicateurs-martyrs – des hommes ayant Ton fardeau sur le cœur, des hommes à genoux, brisés par la vision du jugement imminent et de la ruine éternelle des impénitents ! (Ibid., p. 101).
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
C’est encore Leonard Ravenhill qui a dit, « Un sermon débité dans un anglais impeccable et d’une interprétation parfaite est aussi peut savoureux qu’une bouchée de sable » (ibid., p. 102). Dans son livre, L’Amérique est trop jeune pour mourir, America is Too Young to Die, Ravenhill dit,
      Il y a juste deux jours, un excellent frère prédicateur me disait, « Nous n’avons plus aucun grand prédicateur dans notre pays. » Je crois savoir ce qu’il veut dire : aucun homme exceptionnel pour dire « Ainsi parle le Seigneur Éternel, » pour prononcer des paroles terribles sous l’onction de l’Esprit. Nous avons des prédicateurs doués, des prédicateurs talentueux… des prédicateurs célèbres, des prédicateurs-organisateurs, mais où, ô mais où, sont les prédicateurs qui éveillent et stupéfient la nation de leurs paroles prophétiques ? Nous voyons actuellement une famine de grandes prédications… une famine de prédications qui sondent les cœurs et remuent la conscience, une famine de prédications qui déchirent les cœurs, une famine de prédications qui brisent l’âme, une famine de ce genre de prédications qui gardaient les hommes éveillés la nuit entière par crainte d’aller en Enfer. Je le répète, « Il y a une famine de la Parole de Dieu. » Il y une famine d’une prédication fiable de l’Évangile (Leonard Ravenhill, L’Amérique est trop jeune pour mourir, America is Too Young to Die, Bethany House, 1979, pp. 79-80).
Que Dieu lève une nouvelle génération d’hommes qui ne craignent pas de prêcher sur le péché, le jugement et le salut par Christ seul !
« Prêche la parole, insiste en temps et hors de temps, reprends, censure, exhorte avec toute longanimité, et doctrine. Car le temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine, mais ayant des oreilles qui les démangent, ils s’amasseront des instructeurs selon leurs désirs » (II Timothée 4:2-3).
Chantons ce refrain encore une fois !
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
Comment conclure un sermon comme celui-ci ? Si vous n’êtes pas sauvés, je dois vous reprendre, vous censurer et vous exhorter. Je dois vous reprendre pour vos idées fausses sur le salut. Non, vous n’êtes pas sauvés ! Non, vous n’êtes pas un chrétien ! Je dois vous reprendre vivement pour votre péché, particulièrement pour votre péché de rejeter Jésus. Je dois vous exhorter à mettre votre confiance en Jésus. Rien ne vous empêche de le faire sinon votre incrédulité. Jésus est mort sur le Croix et Il a versé Son Sang pour expier vos péchés. Jésus est ressuscité des morts pour vous donner la vie. Je vous exhorte à vous repentir et lui donner votre confiance. Jésus vous sauvera du péché et de l’Enfer. « Faites-Lui confiance, faites-Lui confiance, faites-Lui confiance maintenant, Il vous sauvera, Il vous sauvera, Il vous sauvera maintenant. »
Et puis, je veux également vous donner à tous l’opportunité de dédier à nouveau votre vie pour être un gagneur d’âme. Je sais que vous passez par les mêmes luttes que les prédicateurs. Parfois, nous avons peur de prêcher comme Dieu nous le demande. Et vous aussi, parfois, vous avez peur de parler aux perdus comme vous le devez. Si vous sentez que vous avez besoin de dédier votre vie une nouvelle fois afin de devenir plus hardis à gagner des âmes, veuillez vous approcher et Mr Prudhomme priera pour vous. Venez pendant que nous chantons ce chant encore une fois.
Votre vie est-elle un canal de la bénédiction ?
   Dieu peut-il déverser Son amour à travers vous ?
Amenez-vous les perdus à Jésus ?
   Êtes-vous prêt pour Son service ?
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
Ta vie est-elle un canal de bénédiction ?
   Es-tu chargé du fardeau de ceux qui sont perdus ?
Es-tu en train d'aider ceux qui sont pécheurs
   À trouver Jésus qui mourut sur la croix ?
Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui,
   Fais de moi un canal de bénédiction, je te prie ;
Prends toute ma vie, veuille bénir mon service,
   Fais de moi un canal de bénédiction aujourd'hui.
(Fais de moi un canal de bénédiction “Make Me a Channel of Blessing”
     par Harper G. Smyth, 1873-1945 ; modifié par le pasteur).

mardi 25 février 2014

Jésus-Christ l'Agneau

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



La Prière Par Leonard Ravenhill

Il n’est rien de plus transfigurant que la prière. Les gens demandent souvent : " Pourquoi insistez-vous tant sur la prière ? " La réponse est très simple : parce que Jésus l’a fait. On pourrait changer le titre de " l’Evangile de Luc " en " l'Evangile de la prière " - c’est la vie de prière de Jésus. Les autres évangélistes relatent que Jésus était dans le Jourdain et que l’Esprit descendit sur Lui comme une colombe; Luc, lui, précise : " Pendant qu’Il priait, l’Esprit descendit sur Lui. " Les autres évangélistes disent que Jésus a choisi Ses 12 disciples; Luc, lui, affirme : " Il passa la nuit en prière pour le choix des douze. " Les autres évangélistes ajoutent que Jésus est mort sur la croix; Luc, lui, déclare qu’alors même que Jésus agonisait, Il pria pour Ses persécuteurs. Les autres évangélistes parlent de Sa transfiguration sur la montagne; Luc, lui, conclut en disant  qu' " Il fut transfiguré alors qu’Il était en prière. " Il n’est rien de plus transfigurant que la prière.

Les Ecritures déclarent que les disciples allèrent se coucher, tandis que Jésus s’en alla prier - ainsi avait-Il l’habitude de faire. C’était Son habitude de prier. Et pourtant, Jésus est le Fils de Dieu. Il était pleinement oint pour Son ministère. Si Jésus éprouvait sans cesse le besoin de prier, à combien plus forte raison, vous et moi avons-nous besoin de consacrer du temps à la prière ? Si Jésus y avait recours à chaque situation difficile, ne devrait-il pas en être de même pour vous et moi ?

L’histoire raconte qu’un groupe de touristes, en visite dans un charmant village, vit un vieil homme assis sur un mur. L’un des visiteurs demanda d’un ton snob : " N’y a-t-il pas de grands hommes nés dans ce village ? " Sans lever la tête, le vieil homme répondit : " Non, rien que des bébés. " Les grands hommes ont d’abord été des bébés. Les plus grands hommes de Dieu ont d’abord été chancelants dans les choses de l’Esprit. C. H. Spurgeon s’est converti à 16 ans et a commencé à prêcher à 19 ans. A 27 ans, on lui a construit un lieu de culte de 6000 places qui se remplissait au double les dimanche, soit contenant 12000 personnes, et en une fois les jeudi soirs. Comment ? Il s’attendait à Dieu. Il n’avait que Dieu. Il étudiait et il priait.

 

La prière du désespoir

C’est dans la solitude que Dieu forme tous Ses serviteurs. Connaissez-vous le secret de la prière ? C’est la prière en secret. Mais toi, quand tu pries, va dans ta chambre et ferme la porte " (Matthieu 6:6). On ne triche pas lorsque la porte est fermée et qu’on est seul. Impossible de parader. On peut impressionner son entourage mais on n’impressionne pas Dieu. 1 Samuel 1:1-15 relate le voyage annuel qu’effectuaient Elkana et son épouse, Anne, à Silo, pour adorer Dieu et offrir des sacrifices à l’Eternel. C’est à cette période qu’Anne se désolait de ne pouvoir enfanter un fils à son mari. Ce passage de l’Ecriture nous décrit son moment de prière où elle Lui expose sa stérilité. Il est écrit qu’Anne pleurait. Bien plus, elle pleurait de douleur. Elle répandait son âme devant l’Eternel. Son cœur était rempli de chagrin; elle avait l’amertume dans l’âme, elle était à bout, l’esprit abattu.

Voici donc une assez longue liste d’afflictions - chagrin, épreuve et tout le reste, qui pesaient sur les épaules de cette femme. Cependant, la clé de toute cette situation résidait dans le fait qu’elle était une femme de prière. " Au verset 20, il est écrit qu’elle reçut sa récompense : " Et il arriva, en son temps, après qu’Anne eut conçu, qu'elle enfanta un fils et elle lui donna le nom de Samuel, car, disait-elle, je l’ai demandé à l’Eternel. "

C’est ainsi que je dis souvent, et cela déplait, que Dieu ne répond pas à la prière. Il répond à la prière désespérée ! Votre vie de prière traduit votre confiance en vos propres capacités et votre foi réelle lorsque vous chantez : Les mains vides, je m’attache simplement à Ta croix. "  Plus vous avez confiance en vous, moins vous priez - et moins vous avez confiance en vous, plus vous devez prier.

Que dit l’Ecriture ? Elle dit que Dieu Se sert du moindre, des choses qui ne sont pas. Paul, dans 1 Corinthiens 1:28, dit que Dieu choisit les choses qui ne sont pas pour réduire à néant celles qui sont afin que personne ne se glorifie en Sa présence. Aujourd’hui, nous avons besoin d’être des gens "qui ne sont pas."

 

Le langage du malheureux

La prière est le langage du malheureux. David, le Roi d’Israël, ne cessait de répéter : Incline Ton oreille, ô Eternel, et réponds-moi; car je suis malheureux et indigent " (Psaumes 86:1). Et vous vous rappelez que l’un des plus grands psaumes qu’il ait écrit affirme ceci : Lorsque le malheureux crie, l’Eternel l’entend " (Psaumes 34:6).

L’apôtre Paul m’a bouleversé avec sa vie spirituelle, sa lignée, son intelligence hors du commun. Et pourtant, il déclare que sa force réside dans sa faiblesse. Il essayait toujours de prouver aux autres et à lui-même qu’il n’était rien. La véritable prière est une communication dans les deux sens. Je parle à Dieu et Dieu me parle. Je ne sais pas comment l’Esprit établit la communication, ni pourquoi Dieu a besoin que je prie mais c’est ainsi que Dieu travaille.

 

"Lève-toi et prie !"

Un jour, alors que j’assistais à une conférence avec le Dr. V. Raymond Edman du Wheaton College, l’un des plus grands érudits chrétiens du pays, il nous raconta l’expérience qu’il avait vécue alors qu’il était missionnaire en Equateur. Il était tombé gravement malade peu de temps après son arrivée. Il avait été si proche de la mort que déjà on avait creusé sa tombe. Il suait à grosses gouttes et les râles de la mort nouaient sa gorge. C'est alors que, soudainement, il s’était redressé et s’était assis sur son lit, en disant à son épouse : Apporte-moi mes vêtements ! " Personne ne savait ce qui s’était passé.

Bien des années plus tard, il racontait la même histoire à Boston : Plus tard, une petite femme âgée, tenant un petit livre écorné et en piteux état, s’approcha de moi et me demanda : quel jour, dites-vous avoir été mourant ? Quelle heure était-il en Equateur ? Quelle heure était-il à Boston ? " Après qu’il eut répondu à la vieille dame, le visage ridé de cette dernière s’éclaira. Pointant le doigt sur son livre, elle dit : C’est ici, vous voyez ? A deux heures du matin, Dieu m’a demandé de me lever et de prier - le diable essaye de tuer Raymond Edman en Equateur. " Et elle s’était levée pour prier.

Duncan Campbell raconte qu’il entendit un fermier qui priait dans son champ. Il priait pour la Grèce. Plus tard, il lui demanda pourquoi il avait prié. L’homme répondit : Je ne sais pas. J’avais un fardeau en esprit et Dieu m'a dit : Prie, il y a quelqu’un en Grèce en situation difficile. J’ai prié jusqu’à être soulagé de ce fardeau. " Deux ou trois années plus tard, le fermier assistait à une réunion, et écoutait un missionnaire parler. L’homme décrivait une période de sa vie où il travaillait en Grèce. Il avait eu un grave problème. Quand ? Il y avait deux ou trois ans. L’homme échangea ses impressions, et découvrit que c’était à ce moment précis que Dieu avait partagé Son fardeau avec le fermier, sur une petite île au large de la côte écossaise, en lui demandant de prier pour un homme en Grèce dont il ne connaissait pas même le nom.

On dirait que le Seigneur propose des choses étranges. Peu importe ! Si le Seigneur vous dit quelque chose, persévérez dans ce qu’Il vous dit.

 

Qui montera à la montagne de l’Eternel ?

Duncan Campbell relata une autre expérience survenue pendant qu’il travaillait en Ecosse : " Je ne pouvais pas prêcher " dit-il. " Je n’avais pas le contact avec Dieu. Les cieux étaient impénétrables. C’était comme si un plafond d’airain de 300 mètres d’épaisseur m'en empêchait l’accès. " Il n’essaya donc plus de prier. Il demanda à un jeune homme nommé John Cameron de le faire à sa place. Le jeune homme se leva et dit : "A quoi bon prier si le contact avec Dieu ne nous est pas possible? " Il cita le Psaume 24 : " Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? " On ne peut s’approcher de Dieu, à moins d’avoir les mains pures, c'est-à-dire par des relations saines avec les autres et par un cœur pur. " Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur " (Psaumes 24:3-4). Après avoir lu le Psaume 24, le jeune homme commença à prier. Il pria dix, quinze, vingt minutes. Puis soudain, il dit : " Excuse-moi, Seigneur, pendant que je résiste au diable. "  Il se retourna et ordonna au diable de s’en aller et de quelle manière y aller. Il combattit pour tout ce qui était à combattre.

On parle de porter l’armure de Dieu et de résister au diable ! Lorsque qu’il eut résisté au diable, il finit de prier. Il pria pendant quarante-cinq minutes. Lorsque sa prière fut terminée, c’était comme si Dieu avait mis le contact dans le ciel. L’Esprit de Dieu descendit sur cette église, cette communauté, la salle de bal située à l’autre bout de la ville et le cabaret du même lieu. Le réveil naquit de cette prière !

A la fin du livre de Malachie, il est écrit : " Et soudain (c’est le mot qui me plait), entrera dans Son temple le Seigneur que vous cherchez " (Malachie 3:1). Vous rappelez-vous ce qui est dit des bergers ? Ils gardaient leurs troupeaux pendant la nuit quand, soudain, un ange du ciel se manifesta. Vous souvenez-vous du groupe d’hommes qui attendaient dans la chambre haute ? Soudain, le Saint-Esprit se posa sur eux dans cette chambre haute.

Il y a une date dans l’histoire que j’aime particulièrement. C’est le mercredi 13 août 1727. Un petit groupe de personnes, en Moravie, attendait lors d’une réunion de prière. A 11 heures, soudain, le Saint-Esprit se manifesta. Savez-vous ce qui est arrivé ? La réunion de prière débutée à 11 heures dura 100 ans ! C’est véridique ! Cette salle de prière ne se désemplit pas durant un siècle ! C’est la prière la plus longue d’hommes et de femmes que je connaisse. Même des enfants de 6-7 ans portaient dans la prière le fardeau des pays dont ils ne pouvaient pas même orthographier les noms.

 

Pourquoi nous n’avons pas de réveil

Dans une ville ancienne d’Irlande, on vous montrera avec révérence un endroit où quatre jeunes hommes se rencontraient nuit après nuit, priant régulièrement pour un réveil. Au Pays de Galles, se trouve un lieu dans les collines où trois ou quatre jeunes gens âgés seulement de 18-19 ans se rencontraient nuit après nuit pour prier. Ils ne laissaient pas Dieu tranquille; pas question pour eux qu’Il refuse ! Et ils priaient pour la naissance d’un réveil, jusqu’à l’épuisement de leurs forces humaines.

Si vous espérez un réveil dans votre assemblée sans bouleversement, renoncez-y. Le réveil coûte cher. Je peux vous donner une raison toute simple pour laquelle nous n’avons pas de réveil en Amérique : parce que nous sommes satisfaits de vivre sans. Nous ne cherchons pas Dieu, nous cherchons les miracles, nous sommes en quête de grandes campagnes, nous aspirons aux bénédictions. Dans Nombres 11, Moïse dit à Dieu : " Tu me demandes de porter un fardeau auquel je ne peux faire face. Interviens ou tue-moi ! " Aimez-vous suffisamment l’Amérique pour dire à Dieu : "Oh Dieu, envoie un réveil ou tue-moi !" ? Pensez-vous que le temps soit venu de changer la prière de Patrick Henry :: "Rends-moi la liberté ou donne-moi la mort !" en : "Donne-moi le réveil ou laisse-moi mourir ! " ?

Dans le chapitre 20 de Genèse, Rachel va vers Jacob et l’implore à genoux : " Donne-moi des enfants ou je meurs. " Etes-vous prêts à tomber à genoux devant Dieu, pour L'implorer de susciter la naissance spirituelle des enfants spirituels de votre région ?

Les gens disent : "Je suis rempli du Saint-Esprit." Si la venue de l’Esprit n’a pas révolutionné votre vie de prière, vous feriez mieux de vérifier ce détail. Je ne suis pas certain que vous possédiez ce dont Dieu veut vous doter.

Il a été dit que la prière changeait les choses. NON ! La prière ne change pas les choses. La prière change les gens et ceux-ci changent effectivement les choses. Nous souhaitons tous que Gabriel fasse le travail. Mais Dieu dit : " Fais-le toi-même avec Ma force toute suffisante. "

Il nous faut devenir comme cette femme, Anne. Qu’a-t-elle fait ? Elle a pleuré, elle a jeûné, et elle a prié.

Jésus, l’Oint de l’Eternel, avait fait de la prière une pratique quotidienne.

Paul, malgré son bagage intellectuel, se reposait sur la prière, car il réalisait sa faiblesse.

Le roi David se considérait comme un malheureux et criait à l’Eternel.

Anne priait pour un fils et donna naissance à un prophète.

Les prières de quelques jeunes gens ont déclenché le réveil.

Rien ne conduit au changement, hormis la prière.

mardi 18 février 2014

Le Baptême dans le Saint Esprit

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



L'Exemple des Apôtres Par E.M. Bounds

"Donnez-moi une centaine de prédicateurs qui ne craignent rien d'autre que le péché et n'ont pas d'autres désirs que Jésus seul, et je ne me ferai pas de soucis au sujet de leurs diplômes. Ces quelques-uns seuls feront trembler les portes de l'enfer et établiront le Royaume des Cieux sur la terre. Dieu ne fait rien qu'en réponse à la prière." - John WESLEY

Les apôtres connaissaient la nécessité et l'importance vitale de la prière, pour leur ministère. Ils savaient que leur grande mission d'apôtres, confiée par leur Seigneur, au lieu de les dispenser de la nécessité de prier, les y forçait, bien au contraire, par un besoin plus impérieux. De sorte qu'ils étaient extrêmement jaloux de leur temps pour éviter qu'une autre œuvre importante ne viennent l'employer. C'est pourquoi ils firent désigner sept hommes pour s'occuper des délicates et grossissantes affaires de l'administration matérielle des chrétiens pauvres de Jérusalem afin qu'eux-mêmes, les apôtres, puissent, sans en être empêchés, se "donner continuellement à la prière et au ministère de la Parole" (Actes 6). Remarquez que la prière est mise ici en premier lieu, et que leur devoir, dans cet exercice, y est très fortement exprimé: se donner eux-mêmes continuellement à la prière et au ministère de la Parole. Ils font de cela un profond travail, y ajoutant un abandon d'eux-mêmes, y mettant de la ferveur, de l'urgence, de la persévérance et du temps.

Ô combien les saints hommes de l'époque apostolique se donnaient-ils à cette œuvre divine de la prière! " Nuit et jour, nous le prions avec une extrême ardeur ", (1 Thessaloniciens 3) ; " Epaphras... ne cesse de combattre pour vous dans ses prières " (Colossiens 4). " Nous nous donnerons nous-mêmes continuellement à la prière "; tel est le témoignage de la dévotion apostolique. Combien ces prédicateurs du Nouveau Testament s'unissaient à Christ en faveur du Peuple de Dieu! Comme ils mettaient Dieu en pleine puissance dans leurs églises par leurs prières! Ces saints apôtres ne s'imaginaient pas avoir accompli leurs hauts et solennels devoirs en ayant simplement délivré avec fidélité la Parole de Dieu; mais leurs sermons étaient rendus clairs et pénétrants par l'ardeur et l'insistance de leurs prières.

La prière apostolique était aussi laborieuse, exigeante et impérative que la prédication apostolique. Ils priaient instamment jour et nuit pour amener les brebis aux régions les plus hautes de la foi et de la sainteté. Ils priaient plus puissamment encore pour que le Seigneur les garde à cette haute altitude spirituelle. Le prédicateur qui n'a jamais appris à l'école de Christ l'art élevé et divin de l'intercession pour son peuple, n'apprendra jamais non plus l'art de prêcher comme Dieu l'entend; et cela, même s'il était le plus doué des génies pour faire et délivrer des sermons.

Les prières des conducteurs véritablement saints et apostoliques sont le meilleur moyen de faire des saints de ceux qui ne sont pas apôtres. Si les conducteurs de l'Eglise qui a suivi celle des apôtres avaient été aussi exigeants et fervents en prière que l'avaient été leurs prédécesseurs, les temps tristes et sombres de la mondanité et de l'apostasie n'auraient pas souillé l'histoire et arrêté en partie l'avancement de l'Eglise de Jésus-Christ.

Quelle grandeur d'âme, quelle pureté et quelle élévation des motifs, quel oubli de soi-même, quel sacrifice de soi, mais aussi quelle ardeur de l'esprit et quel divin tact ne sont-ils pas requis de celui qui veut être un intercesseur pour les hommes!

Celui qui porte la parole doit d'abord se donner lui-même dans la prière pour le peuple de Dieu; et ce, non pour qu'il soit seulement sauvé, mais pour qu'il soit puissamment sauvé. Les apôtres présentaient comme à bout de bras les saints, à leur Dieu, pour qu'ils soient perfectionnés en Christ; non pour qu'ils aient seulement un peu de goût aux choses de Dieu, mais afin qu'ils puissent être " remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu ". Paul ne se reposait pas sur sa prédication d'apôtre pour arriver à ce but; mais, " à cause de cela, il fléchissait les genoux devant le Père de notre Seigneur Jésus-Christ". Les prières de Paul transportaient ses convertis bien plus loin que ses prédications, sur le chemin de la sainteté. Epaphras, de même, faisait autant et même plus par ses prières pour les Colossiens que par ses paroles. Il ne cessait d'œuvrer dans ses prières, avec ferveur, pour eux, afin qu'ils puissent se tenir " parfaits et pleinement persuadés dans toute la volonté de Dieu ".

Les anciens sont, en premier lieu, les conducteurs appelés de Dieu. Ils sont les premiers responsables de la condition de l'Eglise. Ils forment son caractère, donnent le ton et la direction à sa vie. Le chemin qu'elle prend dépend pour beaucoup et parfois tout entier de ses conducteurs. Ils en font l'emploi du temps et les institutions. L'Eglise est d'origine divine, le Trésor qu'elle encaisse est également divin, mais elle porte l'empreinte de l'humain. Ce Trésor est dans des vases de terre, et il sent son contenant. L'Eglise de Jésus-Christ fait, ou est faite par ses conducteurs. Qu'elle les forme ou qu'elle soit formée par eux, elle sera ce qu'ils sont: spirituelle s'ils le sont, mondaine s'ils le sont, liée ensemble s'ils le sont.

Les rois d'Israël donnaient un caractère à la piété du peuple. Ce n'est que rarement qu'une Eglise emploie des moyens spirituels pour s'élever au-dessus de la religion de ses conducteurs. De puissants conducteurs spirituels, de saints hommes de Dieu à la tête, sont de sûres marques de la faveur divine; tandis que le désastre et la faiblesse marquent le sillage de conducteurs faibles et mondains. C'est parce qu'Israël était tombé bien bas que Dieu lui donna des enfants pour princes, et de petits enfants pour le gouverner.

Ce ne sont pas des temps de bonheur que prédisent les prophètes quand les enfants oppriment l'Israël de Dieu et que les femmes dominent sur lui! L'époque des véritables conduites spirituelles est aussi celle de la grande prospérité spirituelle de l'Eglise.

La prière est l'une des caractéristiques les plus marquantes des véritables conducteurs spirituels. Les hommes expérimentés dans la vraie prière le sont aussi pour modeler les événements. Leur puissance avec Dieu leur fait conquérir tout lieu que foule la plante de leurs pieds. Comment un homme peut-il prêcher s'il n'a pas fraîchement reçu son message de Dieu même, dans le lieu secret? Comment peut-il parler aux autres si sa foi n'a pas été vivifiée, sa vision clarifiée et son cœur rendu brûlant par son temps de communion intime avec Dieu? Hélas pour les lèvres de chair qui n'ont pas été touchées par cette intime flamme! Ces discours seront toujours secs et sans Onction d'En-Haut, et la vérité divine ne sortira jamais avec efficacité de telles lèvres!

Un chrétien qui ne prie pas n'apprendra jamais que par l'intelligence la vérité de Dieu; un ministère sans prière ne sera jamais capable d'enseigner la vérité de Dieu. Qui dira combien de gloires ont été perdues par une Eglise légère? Même le retour de notre Bien-Aimé Seigneur a été retardé à cause d'une Eglise qui ne prie pas. L'enfer s'est élargi et a rempli ses affreux abîmes, grâce au service mortel d'une Eglise qui ne prie pas.

La meilleure, la plus grande offrande, est une offrande de prières. Si les prédicateurs du 20ème siècle veulent apprendre avec sérieux la leçon de la prière véritable, et se servir pleinement de sa puissance, le Millénium viendra dans toute sa majesté avant que le siècle ne se termine.

" Priez sans cesse ", tel est l'appel de trompette qui résonne maintenant aux oreilles de tous les chrétiens. S'ils veulent recevoir leurs textes, leurs pensées, leurs paroles, leurs prières, leur mentalité nouvelle et biblique, dans le lieu secret, le siècle prochain s'ouvrira alors sur des Cieux et une terre renouvelés; les choses anciennes, souillées par le péché, ne tarderont pas à disparaître sous la puissance d'une libre manifestation du Saint-Esprit.

lundi 10 février 2014

Quand les Fondements sont renversés

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



La Personne Que Dieu Utilise Par Samuel Logan Brengle

J’ai parlé avec un gérant de magasin il y a quelque temps et il me disait : " Les gens crient à Dieu pour qu’Il les utilise, mais Il ne peut pas le faire. Ils ne se sont pas abandonnés à Lui, ils ne sont pas humbles, ou enseignables, ou saints. Il y a une quantité de gens qui viennent me voir et qui veulent travailler dans ma boutique, mais je ne peux pas les utiliser – ils ne sont pas adaptés à mon travail. Lorsque j’ai besoin de quelqu’un, je mets une annonce et quelquefois passe des jours entiers à essayer de chercher l’homme dont j’ai besoin, et ensuite je le teste pour savoir s’il fera l’affaire ou non. "

Le fait est que Dieu utilise toutes personnes qu’Il peut utiliser, et Il les utilise dans la pleine mesure où elles sont adaptées à Son service. Ainsi donc, au lieu de tant prier pour être utilisés, les gens devraient plutôt chercher à savoir eux-mêmes s’ils sont utilisables. Il est tout bonnement impossible que Dieu utilise le premier venu qui vient, tout autant qu’un gérant de boutique ne le peut. C’est uniquement ceux qui sont " sanctifiés, utiles au Maître ", et " préparés à toute bonne œuvre " qu’Il bénit d’une grande utilité (2 Timothée 2:21). Dieu veut des hommes et des femmes, et Il est à leur recherche partout – mais Il doit en tester par centaines avant d’en trouver un seul qui soit utilisable.

Attitude – et non Aptitude

La Bible dit : " Car l'Eternel étend Ses regards sur toute la terre, pour soutenir ceux dont le cœur est tout entier à Lui. Tu as agi en insensé dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres. " (2 Chroniques 16:9)

Oh, combien Dieu désire vous utiliser ! Mais avant que vous ne Lui demandiez de vous utiliser, soyez certains que votre " cœur est complètement à Lui " - alors vous pouvez compter sur Dieu qu’Il Se montrera Lui-même fort en votre nom. Gloire à Son précieux Nom !

Lorsque Dieu recherche une personne qui vienne travailler dans Sa vigne, Il ne demande pas : " Est-il talentueux ? Est-il bien instruit ? A-t-il une forte voix ? Est-il éloquent dans la prière ? Est-il un prédicateur puissant ? " Mais Il demande plutôt: "Est-ce que son cœur est complètement à Moi ? Est-il saint ? Aime-t-il les autres ? Est-il disposé à marcher par la foi et non par la vue ? M’aime-t-il tant et a-t-il une telle confiance dans Mon amour pour lui, qu’il a confiance qu’il est en train d’être utilisé même lorsqu’il ne le voit pas ? Se fatiguera-t-il et abandonnera-t-il tout lorsque Je le corrigerai et essayerai de le préparer à une plus grande utilité ? Ou va-t-il, comme Job, élever la voix en criant : " Même s’Il me tue, J’espérerai en Lui " ? " (Job 13:15)

Etudie-t-il Ma Parole, et la médite-t-il jour et nuit, afin de veiller soigneusement à agir selon tout ce qui y est écrit ? (Josué 1:8). S’appuie-t-il sur Mon conseil et cherche-t-il toujours à se laisser conduire par Mon Esprit ? Ou est-il entêté et indépendant comme le cheval et le mulet qui doivent être tenus en bride (Psaumes 32:9) ?. "Est-il quelqu’un qui plaît aux hommes et qui vit pour ses propres plaisirs, ou est-il prêt à attendre sa récompense et à chercher uniquement la gloire qui vient du seul Dieu unique ? (Jean 5:44). Prêche-t-il la Parole, en toutes occasions favorables ou non ? (2 Timothée 4:2). Est-il doux et humble de cœur ? (Matthieu 11:29) "

Lorsque Dieu trouve une telle personne, Il l’utilisera. Dieu et cette personne-là entretiendront une telle amitié l’un avec l’autre, une telle sympathie, un tel amour et un telle confiance mutuels qu’ils deviendront tout de suite des ouvriers qui travailleront ensemble.

Pleinement abandonné – Pleinement utilisé

Paul était une telle personne – plus on le fouettait, le lapidait et tentait de débarrasser la terre de lui, plus Dieu l’utilisait. Finalement, ils le jetèrent en prison, mais Paul déclara avec une foi imperméable à tout ébranlement : " Je souffre jusqu'à être lié comme un malfaiteur. Mais la Parole de Dieu n'est pas liée. " (2 Timothée 2:9). Il proclamait la Parole de Dieu et ni les démons ni les hommes ne pouvaient y apposer des chaînes. Elle créa des percées à travers les murs de la prison et traversa les océans et les continents. A travers la longue trame des siècles passés, elle enfanta la merveilleuse nouvelle de l’Evangile béni qui renverse les royaumes, les puissances du mal, et partout apporte la lumière, le réconfort et le salut aux cœurs troublés et pécheurs.

 Les puissantes paroles et œuvres de Paul portent toujours des fruits époustouflants presque deux mille ans après que ses ennemis avaient pensé en avoir fini avec lui. Depuis le moment où ils coupèrent la tête de Paul et pensèrent qu’ils l’avaient éliminé pour toujours, son utilité a augmenté, et ses puissantes paroles et œuvres portent encore du fruit aujourd’hui. " Heureux dès à présent les morts qui meurent dans le Seigneur! Oui, dit l'Esprit, afin qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. " (Apocalypse 14:13). Combien étonné sera Paul au Jour du Jugement lorsqu’il recevra tous les trésors qu’il a amassés dans le ciel et l’héritage éternel préparé pour lui !

Tout finit bien !

Paul voyait des jours sombres. Il écrivit à Timothée lui disant : "Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné" (2 Timothée 1:15). Etudiez la vie de Paul dans les Actes et ses épîtres envoyées aux églises. Voyez quels conflits et découragements il eut et prenez courage ! Il se peut que vous pensiez que vous êtes inutiles, mais ce n’est pas vrai. Ayez confiance en Dieu ! Jésus attend de vous utiliser – mais d’abord demandez-Lui de vous rendre utilisables. Assurez-vous que vous êtes en règle avec Dieu et remplis de Son Esprit – et Jésus veillera à ce que des fleuves d’eau vive coulent de votre sein pour bénir le monde. Et vous aussi, vous serez surpris au Jour du Jugement de voir combien grande est votre récompense, comparée à votre faible quantité de sacrifices et de travail.

jeudi 6 février 2014

La Vigilence

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



Esclave Par Amour Par Samuel Logan Brengle

Il y avait une loi en vigueur parmi les Israélites qui stipulait qu'en raison d'une pauvreté extrême, d'une dette ou d'un crime, un homme pouvait devenir l'esclave d'un autre, mais ne pouvait pas être gardé dans cet état d'esclavage au-delà d'une certaine durée : au bout d'une période de six années, il devait être autorisé à partir libre (Exode 21:1-6; Deutéronome 15:12-17). Mais s'il aimait son maître et préférait rester avec lui comme esclave, alors le maître, en présence des juges, devait placer l'homme contre une porte ou un montant de porte, et lui poinçonner l'oreille, et ce signe devait constituer la preuve qu'il était l'esclave de son maître pour toujours. Ce n'était pas de l'esclavage forcé ou imposé par la loi mais un esclavage volontaire et joyeusement vécu par amour.

Et c'était là l'attitude volontaire de Paul, Pierre et Jacques. Jésus les avait gagnés par l'amour. Ils s'étaient assis aux pieds du Grand Serviteur plein d'Amour, qui vint non pour être servi mais pour servir, pour prendre soin des autres, pour donner Sa vie en rançon de tous. Ils L'avaient vu se donner aux pauvres, aux personnes fatiguées et lasses, à ceux qui étaient excessivement accablées, aux gens exécrables, aux pécheurs et aux ingrats. Ils L'avaient vu "blessé à cause de nos transgressions,… brisé pour nos iniquités", châtié pour nous donner la paix, et frappé pour que nous soyons guéris et Son grand amour avait vaincu et brisé leur cœur; par conséquent, ils furent Ses esclaves liés à Lui, qui n'étaient plus libres d'aller et de venir comme il leur plaisait mais uniquement quand Il le voulait, car les chaînes de l'amour les tenaient, et la passion brûlante de l'amour les contraignait. De tels lien et service devinrent pour eux la plus parfaite liberté. Leur seule joie était de faire les choses qui Lui étaient agréables. Libérés pour faire cela, leur liberté devenait complète, car n'est libre que celui qui est rendu capable de toujours faire ce qui Lui est agréable.

L'esclave par amour n'a pas de plaisir qui égale celui de servir son maître. C'est sa joie et sa "couronne de réjouissance" même. L'esclave par amour est entièrement au service de son maître. Ses yeux sont entièrement pour son maître. Il veille. Il est tout ouïe pour son maître. Il écoute. Son esprit est disposé. Ses mains sont prêtes. Ses pieds sont prompts à s'asseoir aux pieds de son maître pour contempler son visage béni, pour écouter sa voix et saisir ses paroles; pour aller faire ses commissions; pour exécuter ses ordres; pour partager ses privations et ses chagrins; pour veiller à sa porte; pour défendre son honneur; pour louer son nom, pour défendre sa personne; pour chercher et promouvoir ses intérêts; et, si nécessaire, pour mourir par amour pour lui; ceci fait la joie de l'esclave par amour; et cela, il le compte comme relevant de sa parfaite liberté.

Un bel individu noir fut placé sur une plate-forme d'esclaves dans un marché d'esclaves égyptiens. Son maître le vendait. Des hommes se le disputait aux enchères. Un Anglais qui passait par là s'arrêta, regarda, écouta et commença à renchérir. L'esclave le vit et sut que l'Anglais était un voyageur qui parcourait le monde. Il pensa que si l'Anglais l'acquérrait, il serait transporté hors d'Egypte, loin de ses amis et de ceux qu'il aimait, et qu'il ne les reverrait plus jamais. Alors il maudit l'Anglais, délira et proféra des jurons et tira d'un coup sec sur sa chaîne en vue de l'atteindre et de l'écorcher. Mais l'Anglais, restant insensible, finit par surenchérir plus que tous les autres, et l'esclave lui fut vendu. Il paya le prix, reçut les papiers et fit de l'esclave sa propriété, et ensuite les tendit à l'homme noir. "Prends ces papiers, tu es libre" lui dit-il, "je t'ai acquis afin de te donner la liberté."

L'esclave regarda son libérateur et ses délires cessèrent. Des larmes coulèrent de ses yeux pendant que, tombant aux pieds de l'Anglais et baisant ses genoux, il criait: "Oh monsieur, laissez-moi être votre esclave pour toujours. Emmenez-moi jusqu'aux extrémités de la terre. Laissez-moi vous servir jusqu'à la mort." L'amour avait conquis son cœur, et maintenant l'amour le contraignait et il sentait qu'aucune joie ne pourrait égaler celle de servir un tel maître.

"Mon joug est facile est Mon fardeau léger" a dit Jésus. Et voici ce que sont Son joug facile et Son fardeau léger. Son joug est le joug de l'amour, et il est facile. L'amour le rend facile. Son fardeau est le fardeau de l'amour, et il est léger. L'amour le rend léger. Pour le pécheur, le joug paraît intolérable, le fardeau paraît insupportable. Mais pour ceux qui sont rentrés dans le secret du Maître, Son joug est le badge de la liberté, et Son fardeau donne des ailes à l'âme. C'est là la sainteté. C'est la plénitude de la consécration et de la dévotion. C'est l'œil qui a une visée unique. C'est l'amour parfait qui bannit la crainte. L'esclave par amour ne craint pas le maître, car il se réjouit dans la volonté du maître. "Non pas ma volonté, mais que la tienne soit faite." "Même s'il me tue, je lui ferai tout de même confiance" dit l'esclave par amour. Il ne peut y avoir de crainte lorsqu'il y a un tel amour. C'est là la pureté de cœur accomplie par une puissance expulsive d'une affection et d'une finalité nouvelles et entièrement souveraines. Le péché et l'égoïsme sont consumés sur les feux vifs de ce grand amour. Alléluia! C'est là la religion rendue facile. Il s'agit de la venue du Royaume de Dieu et de l'accomplissement de Sa volonté sur terre comme au ciel. Car que peuvent faire de plus les anges que servir Dieu avec le désintéressement et cet amour passionné?

L'esclave par amour est doux et patient et bienveillant envers tous les enfants de la maison et tous les autres esclaves par amour pour son maître. Ne sont-ils pas chers et précieux au maître? Alors ils sont aussi chers et précieux à ses yeux en raison de son amour pour le maître. Et il est prêt à renoncer à sa vie pour les servir comme s'il servait le maître. Tel était l'état de cœur de Paul quand il écrivait : "Oui, si je sers de libation pour le service de votre foi, je me réjouis et me réjouirais encore avec vous tous" (Philippiens 2:17). Et de façon similaire était l'état d'esprit de la belle reine Esther quand, dans la plus haute forme de consécration, pour le salut de son peuple, elle envoya dire à Mardochée : "Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et jeûnez pour moi, sans manger ni boire pendant trois jours, ni la nuit ni le jour. Moi aussi, je jeûnerai de même avec mes servantes, puis j’entrerai chez le roi, malgré la loi; et si je dois périr, je périrai." (Esther 4:16) Cet esclave par amour ne fait pas cas de sa vie comme si elle était précieuse à ses propres yeux (Actes 20:24). Il appartient à son maître.

Les intérêts de son maître sont ses intérêts. Il n'en a pas d'autres. Il n'en désire pas d'autres. Il n'en aura pas d'autres. Il ne peut pas être soudoyé par de l'or ou les honneurs. Il préfèrerait plutôt souffrir et mourir de faim pour son maître que de festoyer à la table d'un autre. Comme Ruth, il dit : "Ruth répondit: Ne me presse pas de te laisser, de retourner loin de toi! Où tu iras j’irai, où tu demeureras je demeurerai; ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu; où tu mourras je mourrai, et j’y serai enterrée. Que l’Eternel me traite dans toute sa rigueur, si autre chose que la mort vient à me séparer de toi!" (Ruth 1:16-17)

Si vous me demandiez : "Comment vais-je rentrer dans cette douce et agréable mais si puissante servitude de l'amour?", je vous répondrais: "Par votre propre choix et par la révélation de Lui que Dieu donnera à votre âme." Si votre amour pour Lui aujourd'hui est une chose très pauvre et sans puissance, c'est parce que vous ne Le connaissez pas; vous ne vous êtes pas assez approché pour voir Sa beauté. Aux yeux des hommes de ce monde, Il n'a pas de beauté, car ils n'ont pas cherché à Le voir. Qu'Il se montre à vous et vous tomberez amoureux de Lui. Saint Paul a vu Sa gloire et en a été aveuglé. Les autres apôtres avaient vécu avec Lui et marché à Ses côtés. Ils L'aimaient parce qu'ils Le connaissaient si bien. En raison de cela, ils purent prendre la grande décision. Comme Moïse, ils préférèrent "subir l'opprobre du peuple de Dieu que d'avoir pour un temps la jouissance du péché, regardant l'opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte."

AINSI DONC VOUS DEVEZ CHOISIR! Le choix doit être total et il doit être définitif.

Ainsi, comme un esclave lié par l'amour, vous devez vous attendre au Maître. S'Il garde silence vis-à-vis de vous, veillez. Quand Il vous parle, écoutez. Ce qu'Il vous dit, faites-le. Sa volonté est rapportée dans Sa Parole. Sondez les Ecritures. Méditez-la jour et nuit. Cachez Sa Parole dans votre cœur. Ne soyez pas oublieux, prenez le temps de rechercher Sa face. Songez un peu à un esclave trop occupé pour attendre son maître, pour découvrir ses désirs ! Prenez du temps, trouvez du temps, créez du temps pour rechercher le Seigneur, et Il sera passionné de vous. Il Se révèlera à votre âme soupirante et pleine d'amour, et vous connaîtrez les douces astreintes de la servitude qu'est l'amour.

lundi 3 février 2014

L'Oeil

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



Que Me Manque-t-il Encore? Par Leonard Ravenhill

Dans quelle mesure le Seigneur est-Il responsable de ma maturité spirituelle et dans quelle mesure le suis-je également ? Dire que je suis le seul responsable de ma croissance spirituelle est de la prétention – dire que toute la responsabilité en revient au Seigneur est de l’irrespect. Je trouve cela humiliant, stimulant et exaltant d’admettre que les plus grands serviteurs de Dieu qui aient jamais existés ne possédaient pas de bibles plus grandes que la mienne; ils en avaient simplement une plus grande connaissance. Ils n’en n’avaient pas moins la Révélation Divine. Aujourd’hui, nous possédons l’intégralité du message de Dieu adressé à l’homme. Il n’a rien de plus à nous dire. Comme le déclare l’hymne ancien "Que pourrait-Il te dire d’autre, qu’Il ne t’aie déjà dit ? ", Dieu ne rajoute pas de post-scriptum au Livre de la Révélation de Jésus–Christ.

Durant de nombreuses années, les Ecritures Saintes étaient dissimulées derrière des langues que seuls les érudits pouvaient déchiffrer. " Les visions n’étaient pas fréquentes en ce temps-là " (1 Samuel 3:1). Puis, béni soit ce jour, vint le temps où tout le conseil de Dieu fut dispensé dans notre langue maternelle. Cette révélation apporta une heureuse nouvelle aux croyants : ils devenaient des sacrificateurs – alléluia !

Est-il surprenant d’entendre l’évêque Walsham How éclater en louanges sur la Sainte Parole : 

"Il est un coffret d’or,

Qui renferme les semences de la Vérité

C’est le tableau céleste

De Christ, la Parole Vivante."

Les arbres sont, pour beaucoup d’entre nous, un objet de fascination. Je me plais à regarder les arbres chargés de fruits, lesquels mettent ainsi leur œuvre en valeur. Les Anglais aiment leurs puissants chênes et les Américains leurs séquoias. Actuellement, sur la place où je me tiens pour écrire, les pêchers sont généreux en fruits; or, ils ne poussent pas directement en conserves. Les arbres ne poussent pas directement en forme de meubles, même dans cette ère scientifique. Nous avons les arbres, à partir desquels nous fabriquons des chaises, etc..

Ainsi en est-il de la vie spirituelle. Voici une merveilleuse vérité tirée de 2 Pierre 1:3 : "Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété." Paul soutient Pierre dans ce domaine lorsqu’il dit : "Comment ne nous donnera-t-Il pas aussi toutes choses avec Lui ? " (Romains 8:32). Et pour clore ces précieuses paroles, Paul rajoute dans une déclaration surprenante : "L’Esprit Lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; HERITIERS DE DIEU ET CO-HERITIERS DE CHRIST."  Est-ce que cela s’arrête là ? NON, ajoutez la suite : 'Si toutefois nous souffrons avec Lui, afin d’être glorifiés avec Lui." (Romains 8:16-17).

Ayant comme héritage toutes ces ressources illimitées, en Sa vie, pourquoi, ô pourquoi donc, nous retranchons-nous derrière une spiritualité étriquée ? Ces paroles de l’Ecriture qui viennent d’être citées réduisent à néant toutes nos excuses relatives à un christianisme charnel et remettent en question tous nos faibles arguments déguisés sous des slogans évangéliques : "Les chrétiens ne sont pas parfaits, ils sont simplement pardonnés" (ceci a dû être écrit par un récidiviste !). Les croyants ne sont pas autorisés à pécher . "Quiconque est né de Dieu ne pratique pas le péché." (1 Jean 3:9). Non pas qu’il soit impossible de pécher, mais, par le sang de Christ et la présence intérieure du Saint-Esprit, il est possible de ne pas pécher.

De nouveau, Jean s’exclame sur un ton triomphant : "Celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde."  (1 Jean 4:4). Ainsi, Dieu nous a, vous et moi, rendus capables d’être victorieux sur le monde, la chair et le diable !

Tels sont donc les commandements du Maître aux Siens. Ce ne sont pas des options mais des ordres. Sa capacité et notre effort nous permettrons d’explorer ce que Lowrey appelle " les occasions de la Grâce." Nous pouvons quitter le parc de la crèche spirituelle pour "tendre vers la perfection." (Hébreux 6:1). Voici Ses commandements :

Petits enfants, gardez-vous des idoles. " (1 Jean 5:21)

Vous édifiant vous-même sur votre très sainte foi … " (Jude 20; Romains 10:17)

" Maintenez-vous dans l’amour de Dieu (en obéissance à Sa Parole)." (Jude 21)

Revêtez-vous de toute l’armure de Dieu " (équipement pour combattre Satan) (Ephésiens 6:11).

L’Ecriture est très claire à ce sujet : "Résistez au diable et il fuira loin de vous." (Jacques 4:7).

La maturité chrétienne n’est pas une action qui se déroule sur un week-end. D’autre part, rappelez-vous que la vie chrétienne n’est pas irrévocable face à l’éternité. Pendant que nous sommes dans la chair, "nous courrons vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus Christ. " (Philippiens 3:14).

Nous entendons sans cesse parler de " Weight Watchers " (contrôleurs de poids). Oh, puissions-nous surveiller notre croissance spirituelle avec autant d’attention !

Je crois à la pureté instantanée : "Le sang de Jésus Christ, Son fils, nous purifie de tout péché " (1 Jean 1:7). Je ne crois pas à la maturité instantanée. La foi en l’œuvre accomplie de Christ est une chose. "Ajouter à votre foi", comme le dit Pierre, en 2 Pierre 1:5-7, en est une autre. Tel un fruit qui a régulièrement besoin d’être taillé pour parvenir à maturité, ainsi devons-nous être élagués. C’est facile de chanter : "Et répands la honte sur tout mon orgueil." Si j’agis par moi-même, j’agirai à ma convenance, en me protégeant de tout "dépouillement." C’est lorsque le Seigneur agit, ou pire s’Il utilise une autre personne (moins spirituelle que moi) pour effectuer la taille, que je puis alors embrasser le bâton.

C’est un processus dans la croissance spirituelle. Vais-je accepter volontiers d’être discrédité lorsque mon nom est mis au rebut comme quelque chose de néfaste (même si je suis totalement sans reproche)? Suis-je capable de participer, avec un cœur réjoui, à la promotion de quelqu’un à un poste qui me plaisait et pour lequel j’étais le plus apte ?

J’ai entendu un prédicateur demander à un autre si les fidèles s’approchaient de l’autel. Ce dernier répondit : "Oui, mais la plupart d’entre eux sont des " piquets d’autel "." Il est plus facile de s’approcher de l’autel que de monter sur la croix. Il n’y a rien de magique à s'avancer vers l’autel. Vous ne grandirez pas d’un pouce en faisant quelques pas vers l’autel, à moins d’une véritable repentance et d’un saint serment à Dieu de ne pas retomber dans le même travers.

Cette sainte communauté des " Héros de la Foi " du chapitre 11 de l'épître aux Hébreux m’interpelle. Ils n’avaient pas de bibles, ne possédaient aucune cassette comme les millions que nous avons aujourd’hui, ne connaissaient pas les séminaires bibliques, ni les enseignements quotidiens radiodiffusés, ni (âmes heureuse!) les télé-évangélistes pleurnichant sur leur manque de moyens financiers (quand le Seigneur a-t-Il fait défaut ?). Et pourtant, combien de choses ces gens du chapitre 11 de l'épître aux Hébreux n’ont–ils pas accomplies : ils ont assujetti toutes autorités (oh ! que quelqu’un doté d’une foi productive puisse assujettir l’empire mondial du marché de la drogue), établi la justice, obtenu des promesses, fermé la gueule des lions. Quels miracles, quels hommes, quelle foi ! Ces " modèles " de notre foi n’ont pas atteint les sommets en un seul bond.

Ils ont gravi les pentes escarpées menant au Ciel,

A travers le péril, la peine et la souffrance.

Oh, Dieu, que la grâce nous soit donnée

De marcher à leur suite.

Lorsqu’on demanda à Hudson Taylor pourquoi le Seigneur l’avait autant utilisé en Chine, celui-ci répondit : "Dieu cherchait un homme assez faible, et Il m’a trouvé."

Il utilise les choses faibles pour confondre les fortes. La sagesse spirituelle ne s’acquiert pas avec les années. Il en est de même pour la maturité. La clé pour chacune réside dans l’obéissance. Quelle que soit la chose qu’Il te demande, fais-le.

Une soif insatiable de Dieu produira un amour insatiable pour la sainteté (car Il est Lui-même saint) qui aura pour fruit la passion des perdus.

Ami, souvenez-vous, vous êtes aussi spirituel que vous désirez l’être.

samedi 1 février 2014

Prendre a coeur

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



Qu'Est-ce Que la Vraie Repentance? Par Catherine Booth

Si quelque père a un fils prodigue, je lui demanderais: "Comment vous réconcilieriez-vous avec ce fils?" Vous l'aimez intensément. Probablement vous avez davantage conscience de votre amour pour lui que pour les autres de vos enfants. Votre cœur languit et est assoiffé de lui, vous priez pour lui, vous rêvez de lui, vous êtes rempli de ses pensées à tout instant... alors, pourquoi ne pas être réconcilié avec lui? Pourquoi vous sentez-vous obligé de le garder à distance, au lieu de l'inviter à se rapprocher de vous, de vivre avec vous, dans les mêmes termes que votre fille bien-aimée et obéissante? Pourquoi? "Oh, dites-vous, le cas est différent: je ne peux pas. Avant, cela aurait peut-être été possible, mais les sentiments de ce fils doivent être changés envers moi. J'ai fait tout ce qu'un père aurait pu faire, mais il continuera malgré ma volonté."

Vous dites: "Un père juste et sage doit insister pour qu'il change". Vous dites aussi: "Il doit confesser ses péchés et demander pardon, et moi, je dois courir à sa rencontre; mettre mes bras autour de lui, le reconnaître?... Mais dans ce cas précis, je ne peux pas".

Il est exact que Dieu ne vous aime pas moins pécheur que vous êtes, ou que Son grand amour généreux ne pleure pas sur vous des larmes de sang. Non plus que Dieu ne veuille pas mettre Ses bras d'amour autour de vous, si vous veniez à Ses pieds à ce moment-là, pour confesser toutes vos erreurs, et chercher Son pardon. Lui (Dieu), Il ne peut pas; les lois de Son Univers l'empêchent d'agir ainsi. Dieu ne se permettra pas, tant qu'il n'y aura pas de véritable changement de conscience dans le pécheur. Celui-ci DOIT se repentir et "s'il ne se repent pas, il périra dans la même condition de pécheur" .

Bien sûr, si la repentance est une condition indispensable pour le salut, essayons de voir ce qu'est une véritable repentance. Hélas, combien y a-t-il de confusion dans le monde et dans l'Eglise, au sujet de la repentance!

La repentance n'est pas uniquement une conviction de péché. Si cela était, quel monde différent aurions-nous, car il y a des dizaines de milliers de personnes dans le cœur desquelles l'Esprit de Dieu a fait son œuvre de conviction de péché! Nous serions absolument émerveillés si nous avions la moindre idée de la multitude que Dieu a convaincue de péché, comme Il le fit pour Agrippa et Festus. Ils étaient parfaitement convaincus de péché, mais jamais ils n'allèrent plus loin... Ils vécurent cette semaine-là exactement comme ils avaient vécu la semaine passée; il n'y a pas eu de VRAIE repentance.

La repentance n'est pas non plus le fait de ressentir une immense tristesse pour le péché. Non. J'ai vu des gens pleurer amèrement, se tordre, et lutter, et cependant ils gardent leurs idoles bien serrées sur leur cœur. Il a été vain de vouloir essayer de les en débarrasser. Si Jésus-Christ avait voulu les sauver avec leurs idoles, ils n'auraient manifesté aucune objection du tout, bien au contraire! S'ils avaient pu passer par la "Porte Etroite" avec leur idole préférée, il y a longtemps qu'ils y auraient passé. Mais se séparer de cette idole pour passer la Porte Etroite est une autre affaire! Certains pleurent comme un enfant désobéissant qui veut absolument faire une chose interdite. Ils peuvent crier, se débattre, et si vous leur donnez la "baguette", ils pleureront plus encore, mais ne cèderont pas pour autant. S'ils cèdent, ils deviendront comme un pénitent: ils deviennent humbles; mais jusqu'au moment où ils cèderont enfin, ils ne sont pas plus que des pécheurs convaincus.

Lorsque Dieu nous frappe avec la baguette du Saint-Esprit, de sa divine Providence, de sa Parole, les pécheurs pleureront, gémiront, trembleront, vous faisant croire qu'ils prient et désirent sincèrement être sauvés. Alors que, pendant tout ce temps, ils gardent leur nuque raide comme un bâton de fer. Ils ne veulent, et ne peuvent pas se soumettre. S'ils se soumettaient, ils deviendraient subitement humbles et pénitents comme le sont les pécheurs véritablement convaincus, et ils seraient sauvés. Il n'y a pas de faute plus grave et plus commune que des gens qui CROIENT être dans la vraie repentance, et qui ne le sont pas !... et pourtant, la repentance ne rend pas plus triste que le péché!... un homme peut toujours rester aussi triste jusqu'au jour de sa mort, tout en serrant une chose interdite contre son cœur, comme le jeune homme riche tient ses trésors. Mais là, il n'y a aucune repentance. La repentance n'est pas non plus une promesse de vous détourner, en recommençant à pécher de la même façon. Si cela était, il y aurait infiniment plus de personnes repentantes. Il n'existe pratiquement pas un seul ivrogne misérable, qui n'ait pas promis, soit dans sa tête, soit à sa pauvre femme, soit à qui que ce soit, qu'un jour, il allait renoncer à sa boisson. Il n'existe non plus pratiquement aucun pécheur qui ne fasse pas sans cesse des promesses, disant qu'un jour il renoncera à son péché, le donnera à Dieu et se tournera vers Lui, mais ne le fait pas.

Alors, qu'est-ce que la vraie repentance? La vraie repentance est simplement le fait de renoncer au péché, de se détourner des ténèbres pour aller dans la lumière, et quitter la puissance de Satan, pour aller dans celle de Dieu. C'est renoncer à son péché dans la profondeur de son cœur, C'est le désir de tout changer, et de le vouloir. C'est se résoudre à donner chacune des choses mauvaises de nos pensées, de notre être tout entier, et vouloir le FAIRE totalement, et tout de suite. Bien sûr cela va impliquer de la tristesse chez le pécheur. Car, quel homme sensé ne voudrait-il sortir du mauvais chemin dans lequel il tourne en rond, alors qu'il peut s'engager dans une route droite, et toute tracée? Cela implique aussi une haine pour la route qu'il avait prise avant, et de laquelle il se détourne maintenant

Il est alors comme le Fils Prodigue qui se vit dans la bauge des cochons et les immondices, et d'un coup, fut pleinement résolu à agir. Il alla, et ce fut le test de sa repentance: il en avait assez de vouloir résoudre seul ses problèmes, et promettre et se re-promettre sans cesse. Il aurait pu rester là assis parmi les cochons jusqu'à aujourd'hui; mais il n'aurait donc jamais reçu le baiser de son père, l'accueil de sa maison, s'il ne s'était pas mis en route. Cependant il alla vers son père, honnêtement, humblement et lui dit: "J'ai péché contre toi", ce qui signifie beaucoup plus dans sa langue que comme nous l'entendons aujourd'hui. Alors, vient ensuite la preuve de sa soumission: "Je ne suis plus digne d'être appelé ton fils, agis envers moi comme tu agis à l'égard de tes serviteurs. Fais-moi travailler à l'étable, ou laver les bottes sales, afin que je puisse être dans ta famille et recevoir ton sourire". C'est une magnifique illustration que Jésus-Christ a donnée d'une véritable repentance: la soumission est le test de la vraie repentance. Que mon enfant veuille faire mille et une choses d'autre, s'il ne veut pas se soumettre sur un seul point de controverse, c'est un rebelle, et il restera tel quel, jusqu'à ce qu'il cède. Voilà la différence entre une réelle repentance et une repentance contrefaite.

Je suis effrayée de voir que nous avons dans nos églises des milliers de repentances contrefaites. Les gens étaient bien convaincus de péché, et ils étaient désolés de ce fait. Ils désiraient vivre une vie meilleure et aimer Dieu d'une manière générale. Mais ils contournaient toujours le véritable point de polémique avec Dieu. Ils s'en cachaient vis à vis de leur pasteur et peut-être des diacres et de toutes les personnes qui parlaient avec eux. Abraham aurait bien pu vouloir donner au-delà de tout ce qu'il possédait, mais s'il n'avait pas été prêt à donner Isaac, tout le reste aurait été inutile. C'est votre Isaac que Dieu désire. Vous avez un Isaac, exactement de la même façon qu'un jeune homme riche possède des tas de biens. Vous avez quelque chose qu'il faut abandonner, quelque chose que sait l'Esprit Saint, mais vous dites: "Je ne peux pas". Alors, vous devez vous arrêter à la porte du Royaume.

Il y a une autre grosse difficulté qui est là. Ce sont les gens qui disent: "Je n'ai pas la force de me repentir". C'est une FAUTE énorme. Vous avez la force et la puissance, ou alors Dieu ne vous aurait pas ordonné de vous repentir. Vous pouvez vous repentir! A ce moment même, vous pouvez lever les yeux vers le Ciel, et dire, avec l'enfant prodigue: "Père, j'ai péché, et je veux renoncer à ce péché". Peut-être ne serez-vous même pas capable de pleurer... mais nulle part, Dieu n'exige que vous pleuriez! Vous êtes capables, à ce moment précis, de renoncer à votre péché. Mais faites attention de ne pas confondre le renoncement du péché avec la puissance de vous en libérer vous-même. Si vous renoncez de tout votre cœur, Jésus viendra vous en libérer, comme l'homme à la main sèche que Jésus avait l'intention de guérir. D'où venait cette puissance pour le guérir, et de vouloir le guérir? Sa bienveillance, Son amour, Sa compassion, Son empressement de guérir venaient de Jésus. Mais Jésus demande une condition: la réponse de la volonté de cet homme. Alors Jésus lui dit: "Etends ta main". Si l'homme avait été comme certains d'entre vous, il aurait répondu à Jésus: "Quel commandement insensé! Tu sais bien que je ne peux pas le faire!" Jésus veut que la réponse "Oui, je le veux" soit au cœur de cet homme, car c'est la réponse de sa volonté. Au moment où il dit cela, Jésus lui donna la force. L'homme étendit donc sa main, et vous savez ce qu'il s'est passé.

Etendez votre main sèche, quoiqu'il en soit, et dites: " Je le veux, Seigneur Jésus". Alors, vous avez la puissance et l'intelligence, vous avez l'obligation qui est universelle et immédiate. Dieu demande maintenant à tous les hommes, où qu'ils soient, de se repentir sérieusement, et de croire à l'Evangile. Quel tyran serait le Seigneur, s'il vous donnait un commandement tout en sachant que vous n'avez pas la puissance de l'exécuter.

Maintenant, ne dites pas : "Je ne le ressens pas suffisamment". Est-ce que vous ressentez suffisamment pour renoncer à votre péché et en être pardonné? C'est là le point important. Tout homme qui ne se repent pas suffisamment pour renoncer à son péché n'est aucunement pénitent. Lorsque vous vous repentez suffisamment pour renoncer à votre péché, à ce moment-là votre repentance est sincère et vous pouvez saisir fermement la main de Jésus. Alors croyez au Seigneur Jésus-Christ, et vous serez sauvé.