mardi 29 avril 2014

Dieu est lumière

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



lundi 28 avril 2014

QUI EST JESUS

QUI EST JESUS:

 

Nous entendons souvent, en réponse à cette question : « Il est un grand prophète » ou « un grand Maître » ou encore « un grand modèle d’amour pour l’humanité ». La plupart de ses contemporains ne voyez en lui qu'un prophète (Marc 8 v.27-28).  Il est bien tout cela, en effet, mais il n’est pas que cela.

 

Beaucoup admirent la beauté morale de Christ sous son aspect humain uniquement. C’est vrai qu’il était un homme, homme parfait et sans péché, ayant offert à Dieu une vie pure et sans tache. Mais, ô mystère insondable, il était aussi Dieu, « Dieu manifesté en chair » (1 Timothée 3 v.16) et tout en étant homme, il n’a jamais cessé d’être Dieu. Les signes et les miracles qu’il accomplissait le prouvaient.

 

Qui peut ordonner au vent de faire silence et à la mer de se calmer (Marc 4 v.39) si ce n'est le Créateur ? Qui peut rendre la vue aux aveugles, l’ouïe aux sourds, ressusciter des morts, qui peut nourrir 5000 hommes avec cinq pains et deux poissons si ce n’est Dieu ?



Si Jésus n’était qu’un homme, quel serait l’utilité de son sacrifice puisqu’il est écrit au Psaume 49 : « Un homme ne pourra en aucune manière racheter son frère ni donner à Dieu sa rançon » ? Or « l’homme Christ Jésus s’est donné lui-même en rançon pour tous » (1 Timothée 2 v.6). Jésus est Dieu. Il ne peut pas y avoir de doute. Son nom signifie « Dieu Sauveur ». Emmanuel, « Dieu avec nous ». Maintes fois, il s’identifie lui-même à Dieu disant : « Moi et le Père, nous sommes un ».



Bien des versets de la Bible déclarent de manière indiscutable que Jésus est Dieu, Créateur et non créature :


« Il est sur toutes choses Dieu béni éternellement » (Romains 9 v.5)


« C’est par lui que tout a été créé : ce qui est dans les cieux et ce qui est sur la terre  tout a été créé par lui et pour lui, et lui est avant tout, et tout subsiste par lui » (Colossiens 1 v.16-17)« En lui habite toute la plénitude de la divinité corporellement » (Colossiens 2 v.9)



Certains diront : Mais il n’était pas l’égal de Dieu puisqu’il a dit lui-même : « Mon Père est plus grand que moi » (Jean 14 v.28). Dieu le Père est plus grand que Jésus en tant qu’homme parce que Jésus a bien voulu s’abaisser lui-même pour venir jusqu’à nous et accomplir la volonté du Père. « Il a été fait un peu moindre que les anges à cause de la mort qu’il a soufferte »

 

Hébreux 2 v.9). « …existant en forme de Dieu, le Christ Jésus n’a pas regardé comme un objet à ravir le fait d’être égal à Dieu, mais s’est anéanti lui-même, prenant la forme de serviteur, étant fait à la ressemblance des hommes ; et, étant trouvé quant à son aspect comme un homme, il s’est abaissé lui-même, étant devenu obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix. » (Philippiens 2 v.6 à 8)



Mystère profond ! Le Fils de Dieu, le tout puissant Créateur de toutes choses, le Maître de l’univers, s’est abaissé prenant la forme d’un homme comme nous, quittant la gloire céleste pour venir ici-bas nous côtoyer.

 

Plus bas encore, il est descendu : jusqu’à la mort, la mort ignominieuse de la croix ! Pourquoi ? Par amour pour nous, par amour pour vous, cher lecteur.

 

Amour impossible à comprendre,
Le Fils de Dieu, le Créateur,

Vers nous, pécheurs, voulut descendre
Sous les traits du vrai Serviteur.

Ce grand amour qui s’humilie,
Plus bas encore est descendu :

Le Fils de l’homme offre sa vie
Et meurt pour un monde perdu !

Quel encens rare et sans mélange
T’offriraient les tiens en retour ?
Le parfum de notre louange
N’est-il pas, Jésus, ton amour ?

Le ciel a visité la terre :
Emmanuel vient jusqu’à nous.
Dieu se fait homme : ô saint mystère !
Que son peuple adore à genoux !

Hymnes et Cantiques n°175

lundi 21 avril 2014

Ecouter - Mettre en Pratique

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



03 Colossiens Ch 1 v 12 a 14

03 Colossiens Ch 1 v 12 a 14

 

La prière de Paul et les gloires de Christ

 • Les actions de grâces rendues au Père : v.12,13

Alors, l'apôtre remonte aux sources mêmes de cette vie de Christ, pour rendre grâces au Père. Sa prière pour les Colossiens devient ainsi l'occasion de développer l'exposé le plus complet des gloires de Christ et des résultats de son œuvre.

Nous rendons grâces au Père pour ce qu'il a fait (Nomb 23.23 ; Ps 22.31). 

Trois précieux motifs de reconnaissance sont mentionnés :

-1.La participation à l'héritage des saints dans la lumière. Ce privilège n'est pas futur ; c'est une part présente, qui découle d'une œuvre déjà accomplie. Nous en goûtons les effets dans la lumière, la nature même de Dieu (1 Jean 1.5).

-2.La délivrance du pouvoir des ténèbres. Autrefois, nous étions dans les ténèbres (Act 26.18 ; Eph 6.12), le domaine moral où Satan (2 Cor 4.4). L'œuvre de Christ nous en a délivrés : c'est le thème de la louange.

-3.L'entrée dans le royaume du Fils de l'amour du Père. L'œuvre de Christ envers nous est complète. Arrachés à un lieu de souillure, nous avons été transportés dans un lieu de sainteté et de bonheur, le royaume du Fils de Dieu.

Mais si Dieu est lumière, il est aussi amour dans sa nature (1 Jean 4.8, 16). Aussi le royaume est-il celui du "Fils de son amour", expression admirable qu'on ne trouve qu'ici dans toute l'Écriture. Le royaume est appelé ailleurs comme royaume des cieux, ou de Dieu, ou de Christ, ou encore du Fils de l'homme.

Mais ici, le titre du royaume dans lequel la grâce de Dieu nous donne une place est lié à la relation éternelle du Fils unique avec son Père (Prov 8.30). En résumé, nous avons une part dans la lumière de Dieu et une place dans le royaume du Fils de l'amour du Père.

Nous sommes introduits ensemble dans la demeure de l'amour et de la lumière pour y contempler les grâces et les beautés de celui en est le centre et l'ornement de toute éternité. Dans ce palais, tout rend gloire au Fils !

• La rédemption et la rémission des péchés en Christ

Voici les deux fondements des bénédictions précédentes :

 La rédemption et la rémission des péchés.

La rédemption est l'œuvre par laquelle Dieu rachète l'homme pécheur et le délivre du joug de l'esclavage. Elle est dans le Christ Jésus, et par son sang (Rom 3.24, 25 ; Eph 1.7 ; 1Pi 1.18, 19).

 Le croyant est ainsi délivré de toutes les servitudes : celles de Satan, de la loi, du péché, du monde et de la mort.

La parole parle de la rédemption (ou rachat) de l'âme et du corps du croyant (Rom 8.23). La rédemption n'est ni temporelle, ni passagère ; elle est pour l'éternité (Héb 9.11, 12). La rédemption est donc une délivrance du pouvoir des ténèbres, jusqu'à l'entrée dans le royaume du Fils de l'amour du Père.

La rémission des péchés est le pardon accordé au croyant par le moyen de la foi en Christ ; ses péchés ne lui sont plus imputés, car ils ont été portés par Christ à la croix. La rémission est définitive ; elle est aussi en Christ et par son sang (Act 5.31).

 

• Introduction aux gloires et aux dignités de Christ

L'apôtre, ayant introduit le Fils comme objet suprême de l'amour du Père, semble interrompre sa prière pour se concentrer sur les gloires et les dignités de Christ. Il n'est désormais plus question de nous, jusqu'au verset 21. Tout est ramené à Christ, la Tête du corps, que les Colossiens avaient un peu perdu de vue.

Il est Créateur, comme il est le rédempteur. Chef de la première création, il est aussi le commencement de la nouvelle. Venu comme homme sur la terre pour accomplir la rédemption (v.14), il demeure à jamais l'Homme glorifié dans le ciel. D'existence éternelle (v.17), il a été manifesté dans le temps, pour vivre selon la puissance d'une vie impérissable (Héb 7.16).

lundi 14 avril 2014

Salomon et la reine de séba

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



02 COLOSSIENS Ch. 1 V 9 A 11

02 Colossiens Ch. 1 V 9 A 11 

La prière de Paul et les gloires de Christ

La prière de Paul (1)

• Les quatre prières de Paul en prison à Rome

La Parole a conservé pour notre méditation attentive quatre prières remarquables de l'apôtre : deux pour les Éphésiens (Eph 1.16-23; 3.14-21), une en faveur des Philippiens (Phil 1.9-11), et une pour les Colossiens (v.9-14).

Pour les Éphésiens qui sont déjà vus comme spirituellement assis dans les lieux célestes, il demande à Dieu que les yeux de leur cœur soient éclairés pour comprendre les desseins divins, et la puissance qui les mène à bonne fin (c'est le thème de sa première prière, de caractère objectif).

Il demande ensuite au Père que les Éphésiens entrent dans la jouissance effective de ces merveilles, dont le centre connu est l'amour de Christ (tel est le sujet de sa deuxième prière, de caractère subjectif).

Dans sa sollicitude pour les Philippiens, Paul désire que leur amour abonde, qu'ils discernent les choses excellentes et qu'ils portent le fruit de la justice pour la gloire de Dieu.

Le véritable amour ne cherche pas autre chose qu'à plaire à l'être aimé. Qui "mérite"
davantage mon amour que Jésus, mon Sauveur, qui m'a aimé, lui le premier, d'un
amour infini ? Pouvait-il me donner une plus grande preuve de son amour que
d'accepter de mourir sur la croix et d'y porter mes péchés ?

Si j'ai quelque peu conscience de cet amour, je m'attache à mon Sauveur que je n'ai
pas vu de mes yeux, mais que je connais par sa Parole et par son Esprit. Je le touche
aussi, non pas, certes, de mes mains, mais en constatant, dans mes circonstances, son
amour inlassable.

Alors, mieux je le connais, plus je l'aime, plus je cherche à lui plaire à tous égards, plus
je fais de lui le but, le motif de ma vie. Je n'ose pas dire comme Paul "pour moi, vivre
c'est Christ" (Phil. 1 v.21), mais je lui demande de m'aider à ce que cela devienne non
seulement une devise, mais aussi une réalité de chaque jour.

Christ est mon Seigneur et il a des droits sur moi, mais il ne me dicte pas une loi faite de
commandements rigides à observer strictement. Non ! Il m'invite à suivre son exemple,
à l'aimer et à aimer les autres. il veut me remplir de la connaissance de sa volonté,
pour que je sois capable de lui plaire dans mon comportement et ma marche ici-bas.

Oh ! Je dois reconnaître que, trop souvent, je me contente d'un "programme minimum"
vis-à-vis du Seigneur. Par exemple, lorsque je laisse la priorité à mes propres pensées,
à mes désirs, à mon ambition ou à mon orgueil, surtout s'il est d'ordre spirituel. Qu'elle
est rapide alors la pente qui m'entraîne loin de la volonté du Seigneur !

Heureusement que son amour à lui ne change pas. Il s'occupe de moi, me parle, me
reprend, me ramène à lui. Je repense à son amour, me repens de l'avoir laissé de
côté, et avec le secours de sa grâce, je retrouve la joie de marcher d'une manière
digne de lui, pour lui plaire à tous égards.

• La prière de l'apôtre pour les Colossiens

Après avoir rendu grâces à Dieu pour le bien produit chez les Colossiens, l'apôtre présente à Dieu leurs besoins spirituels. L'expression : "C'est pourquoi" montre bien que les demandes de l'apôtre découlent de ce qu'il a dit précédemment.

 Paul demande quatre choses pour eux :
-1.qu'ils connaissent la volonté de Dieu ;
-2.pour pouvoir marcher d'une manière digne du Seigneur et lui plaire ;
-3.qu'ils soient fortifiés pour endurer les souffrances avec joie ;
-4.enfin, qu'ils soient remplis de reconnaissance envers Dieu, le Père.

•Remplis de la connaissance de la volonté de Dieu : v.9

Les Colossiens sont encore vus comme marchant sur la terre ; aussi Paul demande-t-il pour eux que les ressources divines leur soient données pour régler leur marche. Pour cela, ils doivent connaître la volonté de Dieu. Celle-ci se découvre dans la communion intime avec Dieu, que le Saint Esprit entretient dans notre âme.

 Le chrétien ne marche pas sur la terre en se soumettant à des "commandements et des enseignements des hommes", qui ont seulement "une apparence de sagesse"(2.22,23). Au contraire, il reçoit ses instructions directement de Dieu, par le secours de sa Parole (Jean 17.17, 19) qui agit en lui (3.16).

Cette connaissance de Dieu, qui doit "remplir" le croyant et rayonner dans son être intérieur, est "en toute sagesse et intelligence spirituelle". La sagesse divine, qui est Christ lui-même (1 Cor 1.30), nous donne le discernement spirituel des choses, et l'intelligence (spirituelle aussi); la connaissance de la volonté de Dieu dirige alors les circonstances de notre vie chrétienne sur la terre.

Si nous demandons avec Job :"La sagesse, d'où vient-elle? et où est le le lieu de l’intelligence ?" Dieu nous répond : "Voici, la crainte du Seigneur, c'est là la sagesse, et se retirer du mal est l'intelligence". Tel est le sûr moyen pour découvrir ce "sentier que l'oiseau de proie ne connaît pas, et que l'œil du vautour n'a pas aperçu"(Job 28.7, 20,28).

Le but pratique de cette première demande de Paul est donc de régler la conduite des Colossiens (et de tous les croyants) au diapason de leur espérance céleste.

• Marcher d'une manière digne : v.10

La mesure de la marche chrétienne est donc qu'elle soit "digne du Seigneur"(v.10). Comme souvent dans cette épître, les vérités sont rapportées à Christ, notre vie (3.4). D'autres épîtres présentent des aspects différents du mobile de la marche du croyant sur la terre. Elle doit être :
-"digne de Dieu"(1 Thess 2.12). Les Thessaloniciens venaient de se tourner vers Dieu, qui les appelait "à son propre royaume et à sa propre gloire". Ils devaient maintenant marcher pour lui plaire.
-"digne de l'appel", c'est-à-dire du Saint Esprit (Eph 4.1). Le saint appel dont nous sommes appelés est une expression des desseins de Dieu (le thème de l'épître) et doit régler la marche des croyants sur la terre (Voir A).
-"digne de l'évangile"(Phil 1.27). Il s'agit ici de la conduite, plutôt que de la marche. La conduite du croyant doit être en pleine harmonie avec la bonne nouvelle de l'évangile qui délivre l'homme de la puissance du péché pour lui présenter Christ comme vie, comme modèle, comme but et comme la source de toute joie et de toute force.
-"digne du Seigneur". Le premier but d'une marche digne du Seigneur est de lui plaire en toutes choses. Comment ne pas penser au parfait modèle, Christ, qui a dit de son Père :"Moi, je fais toujours les choses qui lui plaisent"(Jean 8.29)?

Cette marche digne du Seigneur se réalise dans la connaissance de la volonté de Dieu. Là encore, Christ est le parfait modèle, lui qui trouvait ses délices à accomplir la volonté de son Père, celui qui l'avait envoyé (Jean 4.34 ; Héb 10.7).

Si nous nous appliquons à plaire au Seigneur, nous porterons aussi des fruits pour lui. Nous grandirons dans la connaissance de Dieu lui-même, et non seulement dans la connaissance de sa volonté. Le fruit confirme l'existence de la vie divine en nous, qui est Christ. Quelques caractères de ce fruit, en toute bonne œuvre, sont détaillés dans les exhortations pratiques de l'épître (3.12-17).

• Fortifiés pour endurer les souffrances avec joie : v.11

Pour réaliser ces choses et faire des progrès, il faut une force spirituelle et non humaine. La connaissance de Dieu nous révèle que cette force est en lui ; elle vient d'en haut, du lieu même de la gloire, où la puissance de Dieu a placé Christ, après l'avoir ressuscité d'entre les morts (Eph 1.1,20).

Cette puissance divine infinie est vue comme détenue par Christ, qui la confie au croyant sur la terre. Le langage de l'apôtre est ici particulièrement fort : "fortifiés en toute force"(Voir B), la puissance de sa gloire", "toute patience".

Il n'y a aucune limite aux effets de cette puissance divine. Comment peut-elle s'exercer dans de faibles créatures comme nous ? Précisément par l'opération de la puissance de Christ, celle-là même qui fortifiait son apôtre en toutes choses, même dans ses liens (Phil 3.21; 4.13).

La force est donnée pour la patience et la constance. Il ne s'agit pas d'accomplir de grandes actions d'éclat devant les hommes, mais de tenir ferme dans le chemin de la foi. La patience n'est ni de l'indifférence, ni de la résignation, ni du fatalisme ; mais elle exprime la vraie force morale pour attendre de Dieu seul la délivrance ( Lam 3.26). Peut-être celle-ci n'arrivera-t-elle qu'au retour du Seigneur (Jacq 5.7).

"Avec joie» : et pourtant, dans ce chemin de patience et d'endurance, joie du ciel nous est promise au milieu des souffrances. C'est ainsi que se complète le beau tableau moral de la vie de Christ révélée dans les siens sur la terre.

lundi 7 avril 2014

Zachée

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



01 Colossiens Ch1 V 1 A 8

01 Colossiens Ch1 V 1 A 8

Introduction à l'épître aux Colossiens

Colosses et l'évangile

Colosses était une petite ville de la province de Phrygie, en Asie mineure, la Turquie actuelle. Située à 160 km à l'est d'Éphèse, elle était proche de Laodicée et de Hiérapolis, deux autres villes mentionnées dans l'épître (2.1 ; 4.13, 16).

L'apôtre Paul avait traversé la Phrygie à deux reprises (Act 16.6), mais il ne semble pas qu'il se soit arrêté à Colosses ; en effet, les Colossiens ne connaissaient pas son visage (2.1).

L'évangile avait donc été prêché dans cette région par d'autres que Paul, notamment Epaphras, fidèle serviteur du Christ et compagnon de service de l'apôtre (1.7). Les assemblées formées à la suite de son travail entretenaient d'heureuses relations de communion (4.15, 16).

Le but de la lettre aux Colossiens

Paul a écrit cette lettre au cours de sa première captivité à Rome (dans les années 62-63). Il jouissait alors d'une certaine liberté, entouré de quelques fidèles amis : Timothée, Luc, Aristarque, Tychique et Epaphras.

Ce dernier lui avait apporté des nouvelles récentes de Colosses. L'état général de l'assemblée était très bon, comme le montre le début de la lettre ; l'apôtre reconnaît tout le travail de la grâce de Dieu qui entretenait chez les Colossiens la foi, l'amour et l'espérance.

Mais de faux docteurs essayaient de propager parmi eux des erreurs dangereuses qui ont causé plus tard de grands ravages dans l'assemblée. Chez les galates, des docteurs judaïsants avaient déjà prêché le retour à la loi (l'obligation de la circoncision en particulier), en annulant ainsi la grâce de l'évangile (Act 15.1-5; Gal 2.12; 5.2,11,12).

A Colosses, le danger était différent, et tout aussi subtil. D'un côté, les faux docteurs étaient aussi des judaïsants qui voulaient imposer les ordonnances de la loi aux chrétiens. Mais, de l'autre côté, sous le couvert de différentes philosophies (grecque, égyptienne, perse et hindoue), ils propageaient des idées gnostiques et s'attaquaient aux gloires de Christ.

Ils accordaient aux anges une puissance excessive dans le monde invisible, tandis qu'ils rabaissaient la personne de Christ au rang inférieur d'une créature, osant ainsi nier même sa prérogative et ses gloires de Dieu Créateur.

Ils affirmaient que la matière est la vraie source du mal dans le monde ; par suite, ils niaient que la création soit l'œuvre de Dieu. Pour se libérer de la nature mauvaise, il fallait se soumettre à un ascétisme poussé à l'extrême.

Ils propageaient ainsi des enseignements de démons, en interdisant de manger des viandes et de se marier (1 Tim 4.3). Chose étrange, cette recherche d'une fausse spiritualité s'accompagnait d'une vie dissolue.

La lettre de Paul aux Colossiens, répond à ces dangers et développe les ressources de la grâce de Dieu en Christ pour nous en garder. Dieu a laissé le mal doctrinal se propager dans les assemblées déjà du temps des apôtres ; ainsi, des instructions morales nous sont données par l'enseignement même de leurs épîtres, pour nous avertir et nous garder de tels dangers.

À notre époque, le légalisme remplace le judaïsme, tandis que l'intellectualisme et mysticisme remplacent le gnosticisme. Pour ne pas nous laisser entraîner par ces deux courants, notre sécurité est de revenir toujours à la simplicité quant au Christ (2 Cor 11.3), en tenant ferme à ce qui nous a été enseigné dès le commencement (1 Jean 2.24)

Les Colossiens et la grâce de Dieu

Salutations : v.1-2

C’est de Rome où il était prisonnier, que Paul écrit cette lettre qu'il a chargé Tychique de porter aux Colossiens, comme celle aux Éphésiens (4.7-9)(Eph 6.21). Onésime a accompagné Tychique pour aller à Colosses, de même qu'il portera en personne à Philémon, la lettre qui le concernait particulièrement.

Paul se présente comme apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu. Sans en tirer de gloire pour lui-même, il revendique son titre d'apôtre (c'est-à-dire d'envoyé). Christ, le Chef glorieux de l'église, lui avait confié son autorité pour prêcher ou enseigner. Le message de Paul est donc non seulement inspiré, comme le sont toutes les Écritures (2 Tim 3.16), mais il émane directement de Jésus Christ, par la volonté de Dieu

Paul s'adjoint Timothée, son cher enfant dans la foi et fidèle compagnon de service. Ils avaient été ensemble en Phrygie (Act 16.6), et la signature de deux témoins renforçait le message de l'apôtre.

Paul s'adresse aux Colossiens comme à de "saints et fidèles frères en Christ". Comme "saints et fidèles", les chrétiens sont en relation avec Dieu et le Seigneur. Le titre de "frères" ajouté ici ne figure pas dans la salutation aux Éphésiens. En effet, l'apôtre voit les Colossiens comme marchant sur la terre et jouissant ensemble de la communion fraternelle.

Par contre, les Éphésiens sont déjà par la foi dans les lieux célestes. Par grâce, tous les chrétiens sont des saints en Christ, sanctifiés et mis à par par appel. Le Seigneur peut-il dire de chacun de nous que nous sommes de fidèles frères en lui ?

Paul souhaite aux Colossiens : "Grâce et paix...de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ". L'apôtre commence ses treize épîtres par cette même salutation, ce qui n'en réduit pas la valeur, au contraire. Dans ses messages à des personnes (comme Timothée), Paul y ajoute la miséricorde, expression de l'amour divin approprié aux besoins personnels du croyant.

Les actions de grâces de Paul : v.3-8

Paul ne connaissait pas personnellement les Colossiens, mais il rend grâces à leur sujet et prie pour eux.

-La foi et l'amour : Epaphras lui avait parlé de leur foi en Christ et de leur amour pour tous les saints. Ces deux fruits de la grâce de Dieu étaient la preuve de la vie divine en eux (Gal 2.20 ; 1 Jean 3.14). Quand le cœur contemple Christ par la foi, son amour s'élargit pour tous les chrétiens : c'est "la foi opérante par l'amour"(Gal 5.6).

Dès le début de sa lettre, l'apôtre se plaît ainsi à souligner tout le bien qui se trouvait chez les Colossiens. Il est touchant de retrouver cette même disposition de cœur de l'apôtre dans le motif de sa première prière en faveur des Éphésiens (Eph 1.15). L'Esprit Saint nous place bien sur le même terrain levé de la grâce.

- L'espérance réservée dans les cieux : Toutefois, Paul ne présente pas ici aux Colossiens, comme aux Éphésiens, L’exposé des desseins de Dieu envers Christ et envers nous (Eph 1.3-14). Il leur parle plutôt de l'espérance qui les attache au ciel en attendant qu'ils y soient introduits. Les ordonnances du judaïsme et les spéculations philosophiques du gnosticisme tendaient à diriger les regards des Colossiens vers la terre. Au contraire, la parole de la vérité de l'évangile leur révélait qu'une espérance céleste leur était réservée dès maintenant.

Tout croyant est spirituellement ressuscité avec Christ, pour vivre de sa vie. Or, Christ est dans le ciel, assis à la droite de Dieu (3.1). Même si nous sommes encore sur la terre, le christianisme fait donc de nous des hommes célestes, dont la destinée est le ciel, là où Christ se trouve. Cette espérance est un des thèmes de l'épître (v.5, 27 ; 3.4).

 C'est un motif puissant invoqué par l'apôtre pour nous détacher des préoccupations de la terre et lier nos âmes à Christ dans la gloire. Si nous perdons de vue notre espérance céleste, nous manquerons note vie et notre service chrétiens.

-          L'Évangile parvenu aux Colossiens : L'évangile nous délivre de la puissance du péché, et nous introduit en espérance dans la gloire céleste avec Christ. Cette bonne nouvelle était déjà parvenue aux Colossiens, en Asie mineure.

-          Contrairement aux judaïsme, qui concernait un peuple particulier, Israël, l'évangile de Dieu est destiné à tous, sans restrictions ni barrières : il est pour tous les hommes, "en tous lieux" (Act 17.30); "dans tout le monde" (v.6), "dans toute la création qui est sous le ciel" (v.23).

-          L'apôtre souligne ici le caractère universel de la prédication de l'évangile du salut, plutôt que sa diffusion historique dans toutes les nations de la terre, qui n'était pas achevée lorsqu'il écrivait son épître.

Le caractère de l'évangile est remarquable : c'est entendre et connaître la grâce de Dieu en vérité. Le cœur est ouvert pour recevoir le message de Dieu envoyé au monde par son Fils venu dans notre humanité : "la grâce et la vérité vinrent par Jésus Christ"(Jean 1.17). Connaître "en vérité" cette "parole de vérité", c'est accepter par la foi en toute simplicité e cœur le témoignage de Dieu, en dehors de tout raisonnement humain.

L'évangile est prêché pour porter fruit et pour croître. Ce n'était pas une doctrine stérile, comme les spéculations des hommes. La parole de vérité de cette bonne nouvelle avait produit du fruit pour Dieu, non seulement à Colosses, mais ailleurs aussi : des personnes étaient sauvées, amenées à Christ, et leur marche chrétienne, dans la foi et l'amour, était un fruit à la gloire de Dieu.

La paresse ou la décadence de l'homme infidèle ne doivent pas voiler la vitalité de l'évangile. Celui-ci conserve aujourd'hui la même puissance qu'au début du christianisme pour sauver des âmes. Et Dieu désire aussi que nous fassions des progrès dans notre vie chrétienne : "Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ" (2 Pi 3.18). L'état du monde et la ruine publique de l'Église ne sont pas des excuses valables à notre nonchalance spirituelle et à la mondanité dans notre vie chrétienne.

Epaphras et les Colossiens

En apportant à Paul des nouvelles des Colossiens, Epaphras avait souligné leur "amour dans l'Esprit"(v.8). C'est la seule mention de l'Esprit Saint dans cette épître. L'amour des Colossiens n'avait pas sa source dans ses affections naturelles, mais dans le Saint Esprit : c'était le fruit de la vie divine qui est en Christ. L'Esprit de Christ ressuscité (Jean 20.22), dirigeait ainsi les affections renouvelées des Colossiens. Il devrait en être de même pour nous aujourd'hui.