lundi 31 mars 2014

Ezechiel 47

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



GETHSÉMANÉ LE PRESSOIR

 
par Dr. R. L. Hymers, Jr.
 
 « J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
 
Dans un sermon intitulé, « Conquérir Sans Aucune Aide » Spurgeon disait qu'il fallait réfléchir longuement sur notre glorieux substitut, Celui qui a foulé au pressoir de la colère de Dieu, qui a souffert pour payer la rançon de nos péchés, en commençant pour cela dans le jardin de Gethsémané.
 
Ces péchés qui t'auraient broyé en pièces, Il a dû les fouler sous ses pieds. Combien son talon a-t-il été meurtri en foulant ces péchés! Avec quelle puissance a-t-Il foulé tes crimes, les réduisant à néant!
 
Et quelle sueur n'a-t-elle pas coulé de Son front, non pas de l'eau comme nous, mais des gouttes de sang, au point qu'Il ait pu dire « J'ai terminé; la grande œuvre qui m'avait été confiée est maintenant achevée.
 
 ‘Tout est accompli’; ‘J'ai été seul à fouler au pressoir.’ »... Rejoins-Le à l'instant où Son sang commence à couler…au jardin de Gethsémané!…Viens donc toi, chef des pécheurs, regarde où gisent tes péché, et où gisent les miens, entassés ensemble en un gigantesque monceau!
 
Mais [stop]; Celui qui foule entre, et y pose le pied. Oh! Regarde comment Il les foule; Le vois-tu à Gethsémané, réduire tes péchés à néant? (C. H. Spurgeon, « Conquérir Sans Aucune Aide » 24 avril
 
1898, The Metropolitan Tabernacle Pulpit, [La Chaire du Tabernacle
 
Métropolitain] Pilgrim Publications, réimprimé en 1976, volume xliv, p. 183).
 
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
 
L'heure était tardive. Plus tôt dans la soirée, Jésus avait réuni ses disciples pour le repas de la Pâques, le « Dernier Souper ». Puis, peu après minuit, Il sortit avec eux.
 
 
Ils traversèrent le ruisseau appelé Cédron et montèrent sur le Mont des Oliviers, au jardin de Gethsémané. Le jardin était obscur, et Jésus dit à huit de Ses disciples,
 
«Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier.» (Mathieu 26:36).
 
Le Dr. John R. Rice raconte:
 
Il prit avec Lui les trois autres disciples, Pierre, Jacques et Jean et partit un peu plus loin. Tous les disciples étaient fatigués et avaient sommeil. Ils étaient déprimés et tristes.
 
 Leur cœur était lourd et ils n'étaient pas en état de prier. Même Pierre, et…Jacques et Jean…s'endormirent. Jésus s'en alla « un peu plus loin » et se mit à prier seul. Personne ne peut aller aussi loin que Jésus.
 
Bien que son âme désira le réconfort d'une présence et un partage dans la prière, Il était seul pour prier…Je crois que Dieu veut que nous entrions dans une communion avec Christ en méditant sur son expérience à Gethsémané et Sa mort sur la croix, pour essayer de comprendre Son affliction.
 
(Dr. John R. Rice, The Gospel According to Matthew, [L'Évangile selon Mathieu] Sword of the Lord, 1980, pp. 439-440).
 
Les disciples étaient maintenant endormis. Jésus priait dans le jardin, seul, en proie aux tourments de l'agonie et du Sang.
 
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3)
 
Le nom « Gethsémané» signifie « pressoir à huile ». Cette nuit-là, le pressoir à huile devint un autre pressoir. Christ fut foulé comme le sont les olives pour que l'huile en coule. Mais ce ne fut pas des gouttes d'huile qui coulèrent de Son front dans le jardin cette nuit-là. Ce fut Son Sang. Et le pressoir où les olives sont broyées devint un pressoir pour le Fils de Dieu.
 
Gethsémané, le pressoir à olives! 
(Pourquoi ce nom… que les Chrétiens se le demandent); 
Endroit bien nommé, où la vengeance voulut s'exécuter 
Qui, luttant avec force, fut pourtant étreinte par l'amour. 
   (« Gethsémané, le Pressoir à Olives! » par Joseph Hart, 1712-1768).
 
Quand le pressoir à olives devint le pressoir pour Christ, Il entra alors dans des souffrances inimaginables. Notre raison humaine ne peut comprendre la souffrance que Christ endura dans ce pressoir.
 
Voyez les souffrances du Fils de Dieu, 
Haletant, gémissant, le sang coulant de Son front! 
De Ses souffrances, aussi intenses, 
Même les anges n'en ont aucune connaissance.  Qui peut vraiment appréhender 
Leur commencement et leur fin? 
« Dieu, et Dieu seul 
Connait le poids de Tes souffrances. 
   (« Tes souffrances Inimaginables » par Joseph Hart, 1712-1768).
 
I. Premièrement, ce fut le pressoir de l'effroi.
 
Quand Christ entra dans le jardin de Gethsémané, Marc nous dit qu' « Il commença à éprouver une grande frayeur et des angoisses. » (Marc 14:33). Ekthambeisthai means « frappé de frayeur,» grandement surpris, affligé et alarmé.
 
 Par quoi notre Sauveur fut-Il tellement effrayé? Sûrement pas par la pensée de Sa crucifixion. Je pense que Son grand effroi vint de ce que Le Père… avait fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous. » (Ésaïe 53:6).
 
 
 Dans le pressoir de Gethsémané notre Seigneur « "commença à être meurtri pour nos péchés »… et "fut grandement effrayé"; grandement surpris, affligé à la vue de tous les péchés de son peuple dont Il devait se charger…et on peut ajouter qu'il n'est pas surprenant qu'Il commença à être "grandement chargé à cause de ce fardeau "; du péché et de l'affliction. » (Dr. John Gill).
 
 
Le grand effroi ressenti par Jésus provenait de l'horreur de votre péché placé sur Lui. Ici, à cet instant, Christ devint la représentation même dont parle le livre du Lévitique, et fut transformé pour nous en bouc émissaire.
 
« Et Aaron posera ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc,
 
Puis il le chassera dans le désert, à l'aide d'un homme qui aura cette charge. Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée; il sera chassé dans le désert. » (Lévitique 16:21-22).
 
Ce bouc était une figure de Christ, relâché seul dans le jardin de Gethsémané cette nuit-là. Ce bouc avait été domestiqué, élevé par des hommes.
 
 
À ce moment-là, les péchés du peuple étaient placé sur lui, et on le relâchait, puis on le chassait loin de chez lui, dans un lieu désolé.
 
 L'anxiété et la peur de cet animal seul la nuit, dans l'étendue sauvage, n'est qu'un pâle reflet de l'anxiété que Jésus ressentit quand Il entra dans le jardin de Gethsémané pour nos péchés.
 
Là, mon Dieu se chargea de ma culpabilité;  Aisé à croire, puisque par grâce, 
Mais les frayeurs qu'Il ressentit  Sont trop effrayantes pour être appréhendées. 
Personne ne peut te pénétrer,  Gethsémané, lugubre et ténébreux. 
Personne ne peut te pénétrer,  Gethsémané, lugubre et ténébreux. 
   (« Toutes les Afflictions qu'Il a Endurées » Joseph Hart, 1712-1768).
 
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
 
II. Deuxièmement, ce fut le pressoir du sacrifice substitutif.
 
Luc nous dit que dans ce jardin de Gethsémané,
 
«Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.»       (Luc 22:44).
 
« En agonie » – en agōniai, un conflit intérieur causé par une souffrance intense.
 
Le jour de l'expiation, Aaron prenait deux boucs. Le premier était chassé dans une région sauvage et désertique. Le deuxième était sacrifié pour les péchés du peuple.
 
« Il égorgera le bouc expiatoire pour le peuple, et il en portera le sang au delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau, il en fera l'aspersion sur le propitiatoire et devant le propitiatoire ». (Lévitique 16:15).
 
Le deuxième bouc expérimenta l'agonie d'avoir la gorge tranchée comme victime expiatoire. La peur et la souffrance de cet animal n'est qu'un pâle rappel du type de Christ. Jésus, dans ses souffrances, est l'antitype, l'achèvement.
 
«Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.»       (Luc 22:44).
 
Le prophète Ésaïe dit,
 
« Il a plu à l'Eternel de le briser par la souffrance...: Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché » (Ésaïe 53:10).
 
Ce travail commença certainement dans le pressoir de Gethsémané!
 
Il est minuit, et pour le péché des autres, 
   L'Homme de douleur verse des larmes de sang,
Pourtant, agenouillé dans son angoisse, 
   Il n'est pas oublié de Son Dieu. 
(« Il est Minuit, et au Jardin des Oliviers » par William B. Tappan, 1794-1849).
 
Jésus est allé fouler le pressoir pour vous et pour moi. C'est nous qui aurions dû y être, en agonie pour nos péchés. Et vous aussi passerez par une grande agonie, dans les flammes de l'enfer, à moins que vous ne vous tourniez vers Christ, et le choisissiez comme Sauveur.
 
 Quand vous placez votre confiance en Christ, votre agonie devient Son agonie. Ceci représente l'expiation au bénéfice d'autrui, c'est-à-dire à notre place.
 
Une autre personne, Christ lui-même, prend sur Lui la punition que vous devriez recevoir. L'expiation au bénéfice d'autrui, où Christ s'offre pour vos péchés, commença dans le pressoir de Gethsémané.
 
Il est minuit, et pour le péché des autres, 
   L'Homme de douleur verse des larmes de sang,
 
Si je vous demande de me dire ce que Jésus a fait pour vous, pouvez-vous me répondre,
 
« Il a plu à l'Éternel de le briser par la souffrance...: Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché » (Ésaïe 53:10).
 
Si vous ne pouvez rien dire au sujet de l'expiation au bénéfice d'autrui où Christ s'offre pour vos péchés, pourquoi vous appelez-vous un Chrétien? Rejetez donc votre incrédulité et venez à ce Sauveur couvert de Sang pour vous!
 
Qu'est-ce qui peut laver mon péché? 
Rien d'autre que le sang de Jésus. 
   (« Rien d'Autre que le Sang » par Robert Lowry, 1826-1899).
 
«Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.»       (Luc 22:44).
 
Il est minuit, et pour le péché des autres, 
   L'Homme de douleur verse des larmes de sang
.
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
 
III. Troisièmement, ce fut le pressoir de l'abandonnement.
 
Mathieu nous dit qu'Il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses [grandement troublé] » (Mathieu 26:37).
 
Spurgeon fait les commentaires suivants sur les termes « des angoisses [grandement troublé] »:
 
Avec le terme grec adēmonein traduit par « grandement troublé » Goodwin fait remarquer qu'il y eu un moment de trouble, de séparation dans l'agonie du Sauveur, puisque la racine du mot signifie « séparé du peuple – séparé de l'humanité. » (C. H. Spurgeon, « Gethsémané, » numéro 493, The Metropolitan Tabernacle Pulpit, [La chaire du Tabernacle Métropolitain] Pilgrim Publications, 1979, volume xix, page 74).
 
« Il doit être seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples ne peut l'accompagner. » (Spurgeon, ibid., p. 73). Le Sauveur est à présent séparé de l'humanité, seul à pénétrer dans l'agonie de Ses souffrances pour nos péchés.
 
Il est abandonné par les disciples qui s'endorment aussitôt alors qu'Il est « grandement troublé » pour leurs péchés – et les nôtres.
 
« Il commença à éprouver de la tristesse et des angoisses [grandement troublé] » (Mathieu 26:37).
 
Dr. Gill écrit,
 
À présent, Il est meurtri, et mis à l'agonie par son Père: ses souffrances ne commencent que maintenant, car elles ne s'achevèrent pas là, mais sur la croix, et ce ne fut que le tout début, car elles furent légères en comparaison de celles qui l'attendaient;
 
car elles furent d'un poids immense, et semblent avoir été les plus pesantes de toutes; son cri de détresse vers son Père; sa sueur de sang et son agonie; son besoin d'assistance de la part d'un ange; et le réconfort et la force qu'Il reçut alors pour l'aider dans sa condition humaine:
 
tout ceci, réuni ensemble, ne se retrouve nulle part ailleurs dans ses souffrances: et d'être à l'agonie, portant le poids des péchés de son peuple, et le sens de la colère divine, si pesante et écrasante pour Lui que son esprit s'était presque évanoui;
 
 Il était prêt à perdre connaissance, sombrer et mourir; son cœur lui faisait défaut…devant la colère de Dieu … son âme était assaillie par les péchés du peuple qui le pressaient, et l'environnaient de tous côtés…
 
 les afflictions de la mort et de l'enfer l'entouraient de toutes parts à tel point que tout secours lui fut refusé, ainsi que toute possibilité de secours, et son âme fut submergée de chagrin, son cœur prêt à éclater;
 
 Il fut abaissé à l'égal de la poussière de la mort; et ses souffrances ne voulaient pas le laisser, Il fut confondu, jusqu'à ce que son âme et son corps fussent séparés l'un de l'autre.
 
(Dr. John Gill, An Exposition of the New Testament, [Un Exposé sur le Nouveau Testament] The Baptist Standard Bearer, réimprimé en 1989, volume I, p. 334).
 
Ce fut seul que le Sauveur pria dans le lugubre Gethsémané; 
Complètement seul, il but la coupe amère, Et endura les souffrances pour moi; 
Seul, toujours seul, Il les porta Lui seul; 
Il se donna pour sauver les Siens; 
Il souffrit, versa Son sang et mourut, Seul, toujours seul. 
   (« Seul » par Ben H. Price, 1914).
 
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
 
Ainsi, regardons ce que Jésus endura pour nous sauver. Ses souffrances pour notre bénéfice commencèrent à Gethsémané, où Il reçut nos péchés, pour les prendre avec Lui sur la Croix.
 
«Et l'Éternel a fait retomber sur lui l'iniquité de nous tous.»       (Ésaïe 53:6).
 
Christ prit nos péchés de Gethsémané à la Croix où Il « mourut pour nos péchés, selon les Écritures ». (I Corinthiens 15:3).
 
Si vous êtes un Chrétien, contemplez et contemplez encore Ses souffrances, et vous serez fortifié à l'heure de la tentation, et encouragé en traversant les épreuves. Si vous n'êtes pas encore sauvé, venez à Christ et Il vous lavera de vos péchés par Son Sang.
 
Il est ma paix, et ici seulement, 
Je n'ai nul autre besoin que de mon Sauveur; 
Aucune œuvre de justice n'est mienne, 
Non pas une seule à mon nom, 
Aucune lueur d'espoir ne m'est donnée, 
Qu'en Gethsémané. 
   (« Toutes les Afflictions qu'Il a Endurées » par Joseph Hart, 1712-1768).
 
APERÇU RAPIDE DE
 
GETHSÉMANÉ – LE PRESSOIR
 
par Dr. R. L. Hymers, Jr.
 
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi » (Ésaïe 63:3).
(Mathieu 26:36)
 
I.   Premièrement, ce fut le pressoir de l'effroi, Marc 14:33; Ésaïe 53:6; Lévitique 16:21-22.
 
II.  Deuxièmement, ce fut le pressoir du sacrifice substitutif, Luc 22:44; Lévitique 16:15; Ésaïe 53:10.
 
III. Troisièmement, ce fut le pressoir de l'abandonnement, Mathieu 26:37; Ésaïe 53:6; I Corinthiens 15:3.
 
Note du traducteur: Toutes les citations bibliques proviennent de la version Louis Segond 1910 (libre de droits). 

vendredi 21 mars 2014

Romain

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



Le Plus Noble Exercice de l'Homme Par E.M. Bounds

Durant cette maladie, je fus amené à examiner ma vie en relation avec l'éternité, d'une manière bien plus intime que je ne l'avais fait, étant en bonne santé. En ce qui concerne l'accomplissement de mes devoirs envers mon prochain, en tant qu'homme, serviteur de Dieu, et responsable dans l'Eglise de Jésus-Christ, j'étais approuvé par ma conscience, mais en ce qui concerne mes relations envers mon Rédempteur et Sauveur, le résultat était tout autre. La somme de ma gratitude et de mon obéissance d'amour envers Dieu ne supportait pas la comparaison avec toutes les obligations que j'avais contractées envers Lui: rachat, préservation et soutien envers moi à travers toutes les vicissitudes de la vie, depuis mon enfance jusqu'à un âge avancé. La froideur de mon amour pour Celui qui m'avait aimé le premier et avait tant fait pour moi me terrassait et me remplissait de confusion, et pour compléter le tableau de mon indignité, j'avais non seulement négligé d'utiliser à plein la grâce qui m'était proposée (en vue de l'accomplissement de mon devoir et de l'exercice de mes privilèges), mais cette coupable négligence m'avait, tout en multipliant mes angoisses et mes efforts, fait décliner de mon premier zèle et de mon premier amour. Je fus confondu par une telle révélation, je m 'humiliai et implorai miséricorde et je renouvelai mon alliance avec Dieu de combattre et me dévouer sans réserves pour la cause de Son Evangile. - Mc KENDREE

Le message qui tue peut être, et souvent est, parfaitement orthodoxe, dogmatiquement, inviolablement orthodoxe. Nous aimons l'orthodoxie, la saine doctrine. Elle est bonne. Elle est la meilleure. C'est l'enseignement pur et tranchant de la Parole de Dieu, les trophées remportés par la Vérité dans sa guerre contre l'erreur, le rempart que la foi a dressé contre les assauts dévastateurs de l'incrédulité ou de l'ignorance, qu'elles soient sincères ou téméraires; mais cette orthodoxie, aussi pure et dure que le cristal, dans son attitude méfiante et active, peut n'être que la lettre qui tue, aussi étoffée, aussi instruite qu'elle soit. Rien n'est plus mort que l'orthodoxie morte, trop morte pour avoir la liberté de la méditation, de la pensée, de l'étude, ou de la prière.

La prédication biblique qui tue peut avoir une certaine pénétration, saisir certains principes; elle peut être capable de supporter la critique; elle peut avoir toute la précision de la lettre, toute la grammaire et les pensées qui en dérivent; elle peut être capable de façonner la lettre pour en présenter le plan le plus beau et l'illuminer; elle peut l'étudier comme un homme de loi étudie ses textes afin de formuler son dossier ou de défendre sa cause; elle peut rassembler tout cela et cependant être comme la gelée, une gelée mortelle. La prédication de la lettre peut être éloquente, fleurie de rhétorique et de poésie, parsemée de prières, épicée de sensations fortes, illuminée par le génie humain; mais néanmoins ces choses peuvent ne ressembler qu'aux précieux habits dont on ensevelit les princes, comme les magnifiques et rares fleurs dont on décore les cercueils. Le sermon qui tue peut également être sans recherche, marqué d'aucune fraîcheur de pensée ou de sentiment, habillé d'insipides généralités ou de fades spécialités, d'un style irrégulier, négligé, ne montrant pas plus de sérieux que d'étude, ne comportant pas plus de pensées que d'expression ou de prières. Sous une telle prédication, combien vaste et complète est la désolation! Combien profonde la mort spirituelle!

Cette prédication de la lettre s'occupe de la surface et de l'ombre des choses, et non du cœur lui-même. Elle ne pénètre pas dans les profondeurs de notre être. Elle n'a pas la révélation des choses cachées; elle ne saisit pas la vie profonde du Dieu de la Bible. Elle est fidèle à l'extérieur, Q1ais l'extérieur n'est que la coquille qui doit être brisée et dans laquelle l'amande doit être cherchée. La lettre peut être présentée de manière attractive et être élégante, mais cette attraction n'est pas du Seigneur ni cette élégance pour le Ciel. Le manquement se trouve dans le prédicateur. Dieu ne l'a pas façonné. Il n'a jamais été dans les mains de Dieu comme l'argile dans les mains du potier. Il s'est donné beaucoup de peine pour faire son sermon, le bourrer de pensées et y mettre le point final de manière à ce que son plan soit clair et ses impressions fortes; mais les Paroles de Dieu n'ont jamais été cherchées, étudiées, sondées, expérimentées. Il ne s'est jamais tenu devant le " Trône haut élevé"; il n'a jamais entendu le chant des séraphins, jamais eu la vision, ni senti l'angoisse de Sa terrible Sainteté; il n'a jamais crié, dans un complet abandon et désespoir sur lui-même, sous la conviction de sa faiblesse et de sa culpabilité; sa vie n'a jamais été renouvelée, son cœur profondément touché, nettoyé, mis en feu par le charbon ardent de l'Autel Divin. Son ministère peut attirer des gens pour l'écouter, pour se joindre à son église, pour participer à ses formes et cérémonies; mais là ne se trouvent pas de véritables attirances vers Dieu, aucun motif doux et saint de communion divine. L'Eglise a été repeinte mais non édifiée, entretenue mais non sanctifiée. La vie est supprimée; un frisson s'est fait sentir dans l'atmosphère de fin d'été; le sol est desséché. La Cité de Dieu devient le refuge de la mort, l'Eglise, un cimetière et non une armée prête au combat. La louange et la prière suffoquent, l'adoration se meurt. Le serviteur et son sermon ont favorisé le péché, non la sainteté, peuplé l'enfer et non le Ciel.

La prédication qui tue est celle qui ne possède pas l'esprit de prière, cette ardente attente à l'intervention divine. Sans prière, le porte-parole crée la mort et non la vie. Le prédicateur qui est faible dans la prière est également faible dans la capacité de donner la vie. Celui qui a délaissé la prière comme l'élément principal et primordial de son caractère a ainsi dépouillé son sermon de toute puissance vivifiante. Probablement, y a-t-il et y aura-t-il des prières, mais cette sorte de prière professionnelle aide plutôt la prédication dans son œuvre de mort. Cette prière formaliste glace et tue autant elle-même que la prédication. La plus grande partie de la paresse, de l'impiété, et des attitudes irrévérencieuses de la congrégation, doit être attribuée à la prière " professionnelle" des conducteurs. C'est souvent que leurs prières se distinguent par leur longueur, leur sécheresse, leur confusion, leur vide. Sans onction et sans cœur, ces discours tombent comme un gel destructeur sur toutes les grâces de l'adoration.

Plus ces prières sont mortes et plus elles deviennent longues. Il faudrait un appel à faire des prières courtes, vivantes, venant réellement du cœur, des prières par le Saint-Esprit, directes, bibliques, ardentes, simples. Une école pour enseigner aux prédicateurs comment prier, dans la signification que Dieu y place, serait plus bénéfique à la vraie piété, à la vraie adoration et à la vraie prédication que toutes les écoles de théologie.

Faisons une pause. Arrêtons-nous! Considérons attentivement nos voies! Où en sommes-nous? Que faisons-nous? Parlons-nous pour tuer, prions-nous pour tuer? Prier Dieu! le Grand Dieu, le Créateur de tous les mondes, le Juge de tous les hommes! Quel respect nous devrions avoir! Quelle simplicité! quelle sincérité, quelle vérité jusque dans les motifs les plus secrets! Combien nous devrions être réels, naturels, y mettant tout notre cœur! Prier Dieu, le plus noble exercice, le plus sublime effort de l'homme, la chose la plus réelle! N'allons-nous pas écarter définitivement et maudire la prédication qui tue et la prière qui tue, afin que le terrain soit libre pour la chose elle-même, la plus puissante des actions: la prière pleine de l'Esprit de la Bible? La prédication qui crée la vie libère la puissance la plus élevée que les Cieux et la terre puissent connaître; elle puise dans les trésors infinis du Dieu de grâce pour les besoins et la misère des hommes.

lundi 3 mars 2014

Elie

Prédication audio 
 
Philippe ROIG:



A-t-On Perdu l'Art de Prêcher Avec Flamme? Par Leonard

"L'Evangile, ce n'est pas de l'histoire ancienne, archaïque, remise au goût du jour. C'est un feu dans l'esprit, nourri par la flamme de l'amour immortel; et, malheur à nous si, par notre négligence à ranimer le don de Dieu qui se trouve en nous, ce feu s'éteint." - Dr. R. Moffat Gautrey

"Le plus grand miracle qui eut lieu ce jour-là (le jour de la Pentecôte) fut la transformation opérée dans ces disciples qui attendaient. Leur baptême de feu les métamorphosa." - Samuel Chadwick

"L'emblème du christianisme n'est pas une croix, mais une langue de feu." - Samuel Chadwick

"La véritable prédication fait transpirer des gouttelettes de sang." - Joseph Parker


Des siècles se sont écoulés depuis le jour où le réformateur suisse, Oecolampadius, lança cette phrase: "Quelques hommes justes et fervents influeraient infiniment plus le ministère qu'une myriade de pasteurs tièdes !" Le temps qui passe n'a rien retiré de la causticité de cette déclaration. Nous avons besoin de plus de prédicateurs "justes et fervents". Esaïe appartenait à cette catégorie, à preuve sa confession désespérée: "Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures" (Esaïe 6:5). Paul en faisait aussi partie par son appel incontournable. "Malheur à moi si je n'annonce pas l'Evangile !" (1 Corinthiens 9:16).

Aucun de ces hommes envoyés de Dieu n'avait une vision plus vaste de l'importance de sa tâche que Richard Baxter d'Angleterre. Voyez ce qu'il répondait à ceux qui l'accusaient d'oisiveté: "Le pire que je vous souhaite, c'est d'avoir mes aises au lieu de votre travail. J'ai des raisons de me considérer comme le moindre de tous les saints, et cependant je ne crains pas de rétorquer à quiconque m'accuse que je considère le travail de la plupart des commerçants en ville comme un plaisir pour le corps, comparé au mien, bien que je n'eusse pas aimé l'échanger avec le plus grand prince. Leur travail préserve la santé, le mien la consume. Ils travaillent sans souffrir, moi, dans des douleurs incessantes. Ils ont des heures et des jours de congé; j'ai à peine le temps de manger et de boire. Nul ne les moleste pour leur activité, alors que moi, plus j'en fais, plus j'attire haine et tempêtes sur moi."

On retrouve dans cette réflexion sur la prédication quelques éléments de la culture spirituelle du Nouveau Testament. Voilà le Baxter qui s'efforçait toujours de prêcher comme un homme à l'agonie à des hommes à l'agonie. Une génération de prédicateurs avec une âme semblable à la sienne sauverait cette génération de pécheurs de la gueule béante de l'enfer.

Les églises peuvent être bondées, mais parallèlement la vie spirituelle peut être au plus bas. C'est peut-être à juste titre que, dans le passé, on dénonça le libéralisme comme le séducteur de l'humanité.