lundi 22 février 2016

Le Livre - La Bible

Prédication audio 
Philippe ROIG:


L'EGLISE RETROGRADE

L'EGLISE RETROGRADE

(R. Breton Viens et vois 1944/06.) 

(Apocalypse 2/1-7)

Quelque triste que soit le tableau de l'église d’Ephese tracé dans l'Apocalypse par le Saint-Esprit ; pour si amer que soit le reproche qui est fait à cette église ; quelque foudroyant que soit l'arrêt prononcé sur elle ; malgré tout cela, arrêtons-nous au beau témoignage qui lui est rendu (Apocalypse 2/2-3).

Cependant, cette église aux vertus de laquelle nous ne saurions nous empêcher de porter envie ; cette église se trouve menacée ! Sans doute, dira-t-on, de quelque châtiment de la main paternelle de Dieu? Non, elle est menacée de Ses coups les plus rigoureux : de la privation du culte et du ministère. Malheur des plus grands qui puisse survenir à une assemblée chrétienne...! (apocalypse 2/4-5)

C'est le Seigneur qui parle Lui-même en cette occasion. C'est Lui qui, du sein de la gloire, apparaît à Jean et sanctifie par son Esprit ainsi que par Sa Parole ces fidèles rachetés par Sa mort et Ses souffrances. Il est représenté tenant « les sept étoiles dans Sa main « droite ». Ces étoiles sont l’emblème des ministres de l'Evangile, eux dont la vocation est de briller dans l'église par leur Sainteté, comme les étoiles brillent au firmament. Ils sont dans la main du Seigneur, parce que c'est Lui qui les envoie, qui les anime, qui les éclaire et qui leur demandera compte des talents à eux confiés ; mais c'est Lui, aussi, qui vengera le mépris qui aura été fait de leur parole.

Les sept chandeliers, représentent les sept églises ; Jésus marche au milieu d'elles ; c’est-à-dire qu'il observe l'usage fait par les chrétiens d'un bien si précieux. Il examine avec soin si les flambeaux qu'il a mis sur ces chandeliers luisent d'une lumière vive et pure ou s'ils exhalent des vapeurs nauséabondes en dégageant une noire fumée.

Il y eut plusieurs causes de la décadence de la piété des chrétiens d'Ephèse. Il y a, parfois, certaines raisons particulières pour lesquelles les hommes sont amenés à changer de principes, par exemple, une certaine tendance à l'instabilité, surtout lorsque les principes adoptés portent à la sainteté. Combien peu nombreux sont ceux qui marchent d'un pas toujours ferme, toujours égal, dans la carrière chrétienne, et auxquels l'appel de I Corinthiens 10/12 est superflu.

Or, il y avait, au sein de l'église d'Ephèse, des circonstances particulières entraînant la décadence de sa piété: l'idolâtrie et la magie.

Le fameux temple de Diane est une preuve évidente de leur penchant à l'idolâtrie et le chapitre 19 des Actes nous donne, de son coté, une preuve de leur attachement à la magie. Ces excès semblaient devoir bannir à jamais de l'esprit des apôtres l'espérance d'y prêcher l'Evangile avec quelque succès. Mais ces obstacles n'arrêtèrent pas le courage de Paul, ils l'animèrent plutôt ; plus la conquête d'Ephèse sembla difficile, plus elle parut digne de Jésus-Christ. Paul en donne le témoignage, en écrivant au sujet de cette ville aux Corinthiens (I Corinthiens 16/8-9). On voit également, par l'épître qu'il écrivit de Rome aux Ephésiens et par le chapitre 20 du Livre des Actes, que les trois ans qu’il passa dans cette ville furent des années de triomphe. Mais cette joie était, en même temps, troublée par une certaine crainte (Actes 20/29 et 30). Les événements justifièrent son appréhension et il déplore, lui-même, ce malheur en écrivant à Timothée (II Timothée 1/15). Cet ensemble de circonstances dans lesquelles se trouvait l'église d'Ephèse nous fait comprendre les causes de la décadence de sa piété en général et de sa charité en particulier.

Voyez ce que fit l'Eternel quand il voulut ramener Israël à la piété (Jérémie 3/14-15). Quoique Dieu sache se rendre maître des cœurs par l'opération de sa grâce, le moyen le plus ordinaire dont Il se sert est Sa Parole (Romains 10/17). Voyez ce que cette Parole est entre les mains d'un pasteur choisi par Dieu : Jérémie 23/29 ; Hébreux 4/12. Avec ce marteau, un pasteur fidèle frappera à la porte d'un cœur endormi dans la prospérité matérielle et la mollesse spirituelle. Et il ne sera pas toujours compris ! Avec cette épée à double tranchant il attaquera courageusement le péché... On trouve ainsi ces trois passions, causes de la décadence spirituelle, funestes à la piété : avidité des richesses, ambition, amour du monde. C'est devant cet état de choses qu'on se trouve placé en Apocalypse 2/4. Or, le Seigneur ne demande rien d'autre à ses disciples, si ce n'est de faire des progrès continuels dans la sainteté et c'est à cela que se rapportent les préceptes tendant à la perfection exprimés en ces termes : « Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait » (Matthieu 5/48 ; Philippiens 3/13-14).

La Parole de Dieu nous présente deux sentences sur ceux qui se relâchent :

Ezéchiel 33/12-13 ; Romains 11/21-22
. Les grâces que Dieu nous accorde par Son Saint-Esprit constituent un «fonds » qu'il nous faut cultiver. Quand il nous est confié deux talents, par exemple, c'est afin que nous puissions en acquérir deux autres, et ainsi de suite. Malheur à celui qui manque à l'accomplissement de ce devoir : Luc 12/43 ; Matthieu 25/26-30.

Celui qui avance dans la sanctification marche généralement lentement ; il faut combattre : préjugés, passions, etc.. Quant à celui qui rétrograde, cela arrive souvent avec rapidité ; la nature reprend ses droits, le feu endormi sous la cendre s'embrase et se rallume dès qu'on lui donne la plus petite issue et un moment de relâchement détruit parfois le travail de toute une vie !

Mais ce qui est digne d'attention, c’est l’influence exercée sur l'église par celui qui se relâche dans la voie de la sanctification. On peut opposer au torrent de la corruption de notre siècle l'exemple de Philippiens 2/15. Les paroles d'Apocalypse 2/ 5 se passent de commentaires. Le Seigneur menace les chrétiens d'Ephèse de leur enlever la liberté de le servir ; de leur enlever, aussi, leur pasteur et de détruire leur lieu de rencontre spirituelle.

Pour comprendre tout ce que ces menaces renferment de terrible, il faut les considérer :

1° par rapport aux imperfections de la dévotion privée qui ne saurait suppléer au culte public ;

2° par rapport à certaines tentations spéciales à chaque siècle et auxquelles il est difficile de résister si l'on n'est pas soutenu par de vigilants pasteurs. Sentons-nous tout ce que cette menace renferme. Puissent les assemblées au milieu desquelles un «chandelier » de Dieu brille n'en être jamais privées. Puissent-elles conserver jusqu'à la fin des lieux de culte et des ouvriers du Seigneur. Répondons à l'appel de Dieu : « Repens-toi et pratique tes premières œuvres. »

Enfin, Jésus a déclaré : « Si tu apportes ton offrande à l'autel, que tu te souvienne que Dieu a quelque chose contre toi, laisse ton offrande et réconcilie-toi premièrement avec ton Dieu » (Matthieu 5/23). Que Dieu Lui-même veuille nous inspirer ces sentiments ! Amen !

lundi 15 février 2016

Les Montagnes - La Révélation

Prédication audio 
Philippe ROIG:


Jésus, créateur des mondes

Jésus, créateur des mondes


Bonne semence 4/02/1956

La Bible s’ouvre par cette déclaration positive : Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. Jean l’évangéliste déclare : Et la Parole était Dieu... Toutes choses furent faites par elle (Jean 1, 2). L’apôtre, écrivant aux Hébreux touchant Jésus, ouvre ainsi son Epître : « Dieu... nous a parlé dans le Fils... par lequel aussi II a fait les mondes. »
Le Psalmiste s’écrie : « Les cieux racontent la gloire de Dieu et l’étendue proclame l’ouvrage de ses mains. »
Paul dit aux Romains : « Ce qui se peut connaître de Dieu est manifeste parmi les hommes... Ce qui ne se peut voir de Lui, savoir sa puissance éternelle et sa divinité, se discerne par le moyen de l’intelligence, par les choses qui sont faites. »
Vous qui avez admiré souvent la voûte incomparable des cieux, qui connaissez quelques-unes des merveilles étonnantes de la création dans ses divers domaines, n’avez-vous pas entendu leur prédication proclamant l’existence du Créateur ?
Compteriez-vous parmi ceux pour qui cet évangile si puissant de la création est voilé par le Dieu de ce siècle, Satan, « en sorte que la lumière de l’évangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu, ne resplendît pas pour eux » ? Nous pourrions citer nombre de savants, physiciens, astronomes de toutes grandes nations, qui reconnaissent hautement que notre Univers a eu un commencement et qu’il aura une fin, et qu’il y a donc eu un Créateur. Ces témoignages humains en harmonie complète avec les déclarations de la Bible, ne sont pas sans valeur.

Mais, mieux encore, croyez à l’Evangile de la gloire du Christ.

lundi 8 février 2016

La Fournaise et Les Épreuves de la Foi

Prédication audio 
Philippe ROIG:


Le repos dans la croix

Le repos dans la croix

(Steinberger : petites lumières)

L'Eternel dit à Noé, entre dans l'arche... puis l'Eternel ferma la porte sur lui. (GENESE 7)
Comme Noé entra dans l'arche, il nous faut « entrer » dans la croix. Dieu peut alors fermer la porte sur nous comme il la ferma sur Noé ; ce dernier n'avait pas à la tenir fermée du dedans, Dieu s'en chargeait. Nous n'avons pas davantage à retenir anxieusement le pardon de nos péchés qui est scellé en nous par l'Esprit (Eph. 1. 13).
Plusieurs ont perdu la joie et l'assurance du salut pour n'avoir pas accepté que la croix fasse autre chose que couvrir leurs fautes. Le but de la croix n'est pas seulement de couvrir nos fautes mais encore de nous couvrir nous-mêmes; ce qu'il faut, ce n'est pas lui livrer nos péchés seulement, mais nous-mêmes par dessus tout. Si véritablement nous entrons dans la communion de la croix, le pardon de nos péchés va de soi. En effet, si la croix me couvre, elle couvre aussi mon péché et toute ma honte. Inversement, si elle ne peut me couvrir moi-même, elle ne peut pas non plus couvrir mes fautes.
Il y a là une relation sacrée et nul n'a le droit d'en rien arracher. C'est pourtant ce que nous faisons lorsque nous n'attendons de la croix que la rémission de nos péchés et non la mort et la condamnation de notre vie propre. Nous voudrions mettre une limite là où l'Esprit n'en met pas et nous arrêter là où il ne s'arrête pas. C'est ainsi que nous contristons l'Esprit et que nous perdons le témoignage de son approbation. L'Esprit conduisit Jésus à la croix; il n'a point pour nous d'autre chemin. Jamais vous ne pourrez séparer l'Esprit de la croix.
Pour entrer dans le pays du repos, Israël dut traverser le Jourdain, le fleuve de la mort ; il n'y avait pas d'autre chemin. Dieu avait dit : « Lève-toi et franchis ce Jourdain ». Ils durent y descendre, le traverser, et non voler par dessus.
Il nous faut entrer dans la pratique de la croix, non pas nous en dispenser «par la foi» comme plusieurs tentent de le faire. De là les nombreuses déceptions, la perpétuelle recherche du repos promis, de la victoire annoncée. On périt dans le désert de la vie propre; on est un tourment pour soi-même et pour autrui, parce qu'on n'est pas «entré» dans la croix pour y rester crucifié avec Christ.
Si au contraire, nous nous réfugions dans la croix comme Noé dans l'arche, elle maintient une barrière entre nous et le péché. L'arche était une séparation entre les sauvés et la mort qui régnait tout autour ; c'est ainsi que la croix nous sépare de la perdition. Une puissance de salut, d'affranchissement et de protection s'y trouve cachée. L'intimité de la croix nous en fera faire l'expérience car ceux qui restent d'heure en heure à l'ombre de la croix sont comme à l'ombre du Tout-Puissant ; ils se trouvent dans une sphère où l'ennemi est terrassé, la tête écrasée sous leurs pieds.
L'arche séparait les sauvés, non seulement de la destruction mais aussi des hommes. De même, la croix nous sépare de l'homme, du vieil homme, du moi. L'affranchissement de nous-mêmes, voilà le rôle véritable et le sens le plus profond de la croix. Dieu ne pouvait remédier à notre vie propre que par la croix. Qui dit croix, dit malédiction et mort.

L'arche avait en haut une fenêtre par laquelle Noé restait en relation avec Dieu : c'est l'image d'une autre bénédiction que comporte la croix. Nous ne pouvons demeurer en relation avec En Haut qu'aussi longtemps que nous vivons séparés de ce qui est en bas. Et il faut que cette rupture s'étende à toute pensée, à tout mouvement du coeur qui ne supporterait pas Sa lumière. A l'égard de tout ce qui n'est pas divin il nous faut vivre dans un isolement pareil à celui de Noé dans l'arche. S'il y avait eu dans l'arche la moindre fissure qui laissât passer l'eau, Noé n'aurait plus pu poursuivre en paix sa communion avec le ciel. Le péché s'infiltre dans le coeur aussi aisément que l'eau dans un navire. Et si nous ne sommes pas constamment gardés au dehors contre le péché « qui nous enveloppe si facilement» et au-dedans contre nous-mêmes, il ne nous est pas possible de rester dans la douce communion avec le ciel. Car chaque fois que nous retournons à nous-mêmes et renouons les relations avec notre « moi », nous rompons dans une certaine mesure la communion avec En-Haut.