L’EAU
(Lucien Vivier « Revue Viens et vois
1966/02 »)
(Esaïe
35/1-7) « Le désert et le pays aride se réjouiront; La solitude
s'égaiera, et fleurira comme un narcisse; 2 Elle se couvrira
de fleurs, et tressaillira de joie, Avec chants d'allégresse et cris de
triomphe; La gloire du Liban lui sera donnée, La magnificence du Carmel et de
Saron. Ils verront la gloire de l'Éternel, la magnificence de notre Dieu. 3 Fortifiez les mains languissantes, Et affermissez les genoux
qui chancellent; 4 Dites à ceux qui ont le coeur troublé:
Prenez courage, ne craignez point; Voici votre Dieu, la vengeance viendra, La
rétribution de Dieu; Il viendra lui-même, et vous sauvera. 5
Alors s'ouvriront les yeux des aveugles, S'ouvriront les oreilles des sourds; 6 Alors le boiteux sautera comme un cerf, Et la langue du muet
éclatera de joie. Car des eaux jailliront dans le désert, Et des ruisseaux dans
la solitude; 7 Le mirage se changera en étang Et la terre
desséchée en sources d'eaux; Dans le repaire qui servait de gîte aux chacals,
Croîtront des roseaux et des joncs. »
Je ne sais si vous êtes au courant des problèmes que
notre monde connaît, en ce qui concerne l'eau douce. Les grands réservoirs
d'eau douce du monde sont en train de se vider ! Même en France, des ingénieurs
et des savants ont les regards sur l'eau. Le Seigneur, ses anges, son Fils,
l'Esprit de Dieu ont également les regards fixés sur les réservoirs d'eau
spirituelle, sur l'eau de la Vie :
« O
Dieu, s'écrie le Psalmiste, toutes mes sources sont en Toi ! »
Dans le désert, les patriarches ont creusé des puits
pour avoir de l'eau en permanence. C'étaient les princes d'Israël qui les
creusaient, car ils y attachaient une grande importance. L'Eternel dit à Moïse
:
« Rassemble le peuple et je leur
donnerai de l'eau ». Après avoir trouvé cette eau, ils chantèrent un
cantique :
« Monte, puits ! Chantez en
son honneur ! Puits que les princes ont creusé, que les grands du peuple ont
creusé, avec le sceptre, avec leurs bâtons ! » (Nombres 21/17).
Se
trouve-t-il, dans nos assemblées, de ces gens qui, par leur piété, leur vie
spirituelle, par leur vie de prière, creusent des puits pour avoir de l'eau en
abondance ? Ceux qui, jour après
jour, creusent ainsi leur puits, obtiennent, à chaque instant de la journée, ce
qui est nécessaire à leur foi, à leur témoignage, à leur santé spirituelle et
physique. Soyons comme ces princes d'autrefois, comme les anciens d'Israël qui
creusaient leurs puits avec le sceptre et le bâton !
Bien entendu, nous ne devons pas boire à tous les puits ! Il est de
l'eau que le monde nous offre, même le monde religieux, mais c'est une eau
dangereuse, parfois même empoisonnée. Dieu a
une autre eau pour nous : Il a pour nous de l'eau pure.
Jérémie, le prophète, a dit :
« Cessez donc d'aller vous abreuver aux
citernes crevassées qui ne retiennent pas l'eau ; elles ne laissent que de la
boue et de l'infection, mais venez à l'Eternel, et l'Eternel dira : Je suis une
Source d'eau vive, une source d'eau de la Vie ».
Il est des
moments dans la vie spirituelle où nous sommes fatigués et découragés ; ce sont des temps de sécheresse, ce sont des déserts
brûlants que nous traversons. Dieu fait qu'alors nous avons de la peine à
creuser nos puits et, si même nous les creusions, nous ne trouverions pas
l'eau, car elle est très profonde. Mais Dieu, dans sa Grâce, nous envoie le
Rocher, et le Rocher suivait Israël dans le désert et le Rocher était le
Christ. Or, vous pouvez boire de l'eau du Rocher dans vos heures difficiles,
dans vos heures troublées, vos heures d'épreuve, vos jours de larmes, le Rocher
vous suit. Le Seigneur vous dit
: « Celui qui boira de cette eau
(de cette eau qui sort du Rocher)
n'aura
jamais soif ».
Lorsque le peuple hébreu quitta le désert, il
découvrit, en Canaan, des sources multiples où l'eau jaillissait du sol. Avec
l'eau d'un puits, on ne peut pas arroser beaucoup de terre, mais avec des
sources, on peut irriguer toute une contrée. C'est pour cela que la fille de
Caleb, après avoir reçu de son père un héritage merveilleux, lui demanda, en
femme avisée,
« les sources inférieures
et les sources supérieures », sources d'en-bas et sources d'en-haut
(Josué 15/13 à 20). Le Seigneur peut
nous donner ces choses, mes amis ! Il nous a donné sa Parole, et dans ces
derniers temps, dans sa miséricorde infinie, Il nous a donné des sources
supérieures, sources d'en-haut, par la puissance de son esprit.
« O Dieu, ceux qui chantent et ceux qui
dansent crient : Toutes mes sources sont en Toi ! » Oui, toutes les sources
sont en Toi, Seigneur Jésus ! Voilà la grande révélation que les Israélites
pieux purent entendre de la bouche même de Jésus, un jour de la fête des
Tabernacles. Comme chaque année, ils se rendaient au temple en chantant les
magnifiques cantiques des degrés :
« Je
suis dans la joie quand on me dit : Allons à la Maison de l'Eternel ! Nos pieds
s'arrêtent dans tes portes, Jérusalem ! » (Psaume 122).
En arrivant devant les degrés, ils chantaient d'autres
Psaumes, et les sacrificateurs montaient les degrés. A l'entrée du temple,
était posé un vase immense, rempli d'eau, et le sacrificateur récitait quelques
psaumes des degrés, puis, le passage bien connu de Joël :
« Je répandrai de mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles
prophétiseront ». Il terminait par ce cantique :
« l'huile qui descend sur la tête et qui coule sur la figure et sur la
barbe d'Aaron, sur ses vêtements... », et puis, tout à coup, le
sacrificateur renverse le vase d'eau ; l'eau est répandue, elle s'étale devant
le temple ; elle descend les degrés, elle arrive sur la place et, là, au bas
des degrés, il me semble apercevoir le Seigneur Jésus :
« Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus se tenant debout
s'écria : si quelqu’un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive ! Celui qui
croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son sein, comme dit
l'Ecriture. Il dit cela de l'Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient
en lui ; car l'Esprit n'était pas encore, parce que Jésus n'avait pas encore
été glorifié » (Jean 7/37).
Au pied des degrés, Il voit cette eau qui coule. Il
considère la foule immense qui a soif ; alors, Il se tourne vers elle:
« Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et
qu'il boive... » Jésus, tout en observant cette scène de l'ancienne
Alliance, veut faire comprendre au peuple que c'en est fini du symbolisme, fini
des ombres de l'Ancien Testament, fini de ces images ! Il y a, ici, plus qu'un
symbole, plus que des images et des ombres ; il y a, ici, la réalité,
c'est-à-dire le Seigneur Jésus, seule source d'eau de la vie :
« Venez à moi, vous tous qui avez soif, et
buvez et des fleuves d'eau vive couleront de votre sein, et jailliront jusqu'en
vie éternelle ».
Bien-aimés, ne sortons pas de la réalité ! Or, la
réalité est en Christ et c'est lui que nous avons à aimer de tout notre cœur,
de toutes nos forces et de toute notre pensée, Lui que nous devons servir et
adorer. C'est de chez Lui, du trône, du sanctuaire, c'est de lui, l'Agneau de
Dieu, que sortent le secours, la bénédiction et la guérison. Et si cette eau
coule dans notre cœur, notre cœur devient aussi une source qui jaillit sur les
autres, et ceux qui nous entourent sont ainsi arrosés. Bien plus, c'est une eau
qui jaillit jusque dans la vie éternelle !
« O Dieu, tu
me fais chanter, tu me fais louer parce que toutes mes sources sont en Toi ! »